Malgré qu’elle soit un droit constitutionnel, la subvention pour les médias privés de Guinée reste impayée depuis 2 ans. Un retard qui impacte nébuleusement le fonctionnement de la presse privée guinéenne.

Parlant de ce retard accusé par le gouvernement guinéen, le journaliste Moussa Iboun Conté a indexé vendredi le seul et unique responsable.

D’entrée, il a rappelé que : « la subvention, ce n’est pas de l’aumône, ce n’est pas un sacrifice qu’on donne aux médias. La subvention est un droit, c’est une contrainte pour le pouvoir public de dégager la subvention annuellement. Parce qu’une subvention, c’est pour l’année civile, elle doit être payée au mois de janvier de chaque année. Mais, au-delà, ce n’est plus une subvention parce qu’elle est faite pour soutenir des efforts d’une entité reconnue comme telle par le pouvoir public et légalement établi. En plus, accorder une subvention à une entité, c’est qu’on est conscient du rôle du service public qu’elle assume. Alors, la subvention devient une obligation pour le pouvoir public, c’est un droit« , a-t-il martelé.

Si réellement la subvention est un droit pour la presse privée aux vues de ses multiples services rendus au pouvoir public, pourquoi son paiement retarde-t-il ? pour le patron du journal ‘’ La nouvelle’’, : « La HAC a une autorité sur le ministère des finances et celui du budget en tant qu’entité pour leur dire que la subvention est un droit, et leur démonter la base légale de la subvention ; et là-dessus, mener d’abord une action de plaidoirie. Si ça ne marche pas, faire appel à la cour constitutionnelle pour qu’on mette sous pression l’exécutif pour dégager la subvention. Mais, si la HAC a sa subvention, à son budget de fonctionnement, et que les gens qui sont à la HAC, à commencer par son président Boubacar Yacine Diallo, qui ne se bat pour la presse que quand il est avec la presse privée…dès qu’il se tire d’affaire, actuellement c’est le cas (il a une sécurité matérielle, une sécurité financière). Donc, il s’en fout du sort de ses anciens compagnons de la presse privée, il a toujours fonctionné comme ça. Sinon, la subvention ne devrait pas subir ce sort là. Et, c’est lui qui est la porte d’entrée des médias privés vers l’exécutif, vers les autres pouvoirs légalement constitués, vers les autres institutions républicaines. Mais, si la première autorité de la HAC envoie juste une lettre pour dire oui j’ai envoyé une lettre, ce n’est pas une lettre qu’on envoie, on fait une réclamation sur la base légale et demande à la cour constitutionnelle voilà, le droit de la presse privée nationale a été violé », explique-t-il.

Sur les conséquences que ce non-paiement peut engendrer sur les médias privés guinéens, Moussa Iboun Conté craint la fermeture de certains organes. Car, « si ça continue comme ça, beaucoup de médias vont fermer. La preuve est qu’aujourd’hui, beaucoup de journaux ont disparu. Et, je vois aujourd’hui encore même les gens qui vendent les journaux sont découragés et même les grands tirages que j’ai connus par le passé sont aujourd’hui à 150 exemplaires. Mais, c’est la mort de la presse écrite. Et, quand vous prenez les sites, c’est la même chose, beaucoup sont en train de migrer vers les radios ».
Il faut rappeler que le fond levé pour la subvention de la presse privée guinéenne s’élève à 300.000 €

Source : avenirguinee.net