Le Directeur Général de l’Electricité de Guinée ‘’EDG’’, Laye Sékou Camara et certains cadres de cette société, étaient ce lundi 10 avril 2023 devant les hommes de médias locaux mais aussi étrangers. Objectif, parler en long et en larges sur les cas de délestage et des coupures d’électricité en République de Guinée ; des manifestations des jeunes à Kankan ; des projets en cours de réalisation, ceux en perspectives pouvant satisfaire à long terme les demandes ‘’grandissantes’’ des populations dans le grand Conakry, mais aussi dans les régions et préfectures du pays et même dans la sous-région.

Cette rencontre avec les journalistes intervient au lendemain du décès de l’ex première dame Hadja Djéné Condé, c’est pourquoi à l’entame de son propos, le DG Laye Sékou Camara a demandé à l’auditoire d’observer une minute de silence en la mémoire de cette dame. Il est ensuite revenu sur l’ordre du jour en disant que : « ces derniers jours, j’ai écouté beaucoup de radios où des sujets liés aux coupures intempestives sont débattus, ensuite le départ du bateau turc et l’affaire de Kankan est venue s’inviter dans les débats sans oublier le mémorandum des jeunes de Labé également » a-t-il annoncé.

Mais avant d’entrer dans les détails, monsieur Laye Sékou Camara a d’abord expliqué aux journalistes le mode de fonctionnement de l’Electricité de Guinée, qui est de trois (3) phases à savoir : la Production, le Transport et la Distribution.

Selon le DG d’EDG, l’on ne parle plus de ‘’délestage’’ dans le Grand Conakry : « le mot délestage n’existe plus pendant un certain moment, c’est-à-dire depuis que nous avons eu les complexes Kaleta et Soupiti. Pourquoi, on ne parle plus de délestage, c’est parce qu’on a suffisamment de Production pour pouvoir alimenter la capitale. Mais si on ne continue pas d’investir dans la production, d’ici 2025, le stock de la production dont nous disposons va finir et nous risquons de retomber dans le délestage à Conakry, mais qui n’est pas le choix du ministère de l’Energie et de l’Hydraulique » a-t-il averti. D’où l’amélioration au niveau de cette production avec, dira-t-il : « le projet AMARIA sur le Konkouré, qui fait une puissance de 330 MW, celle-ci viendra s’ajouter aux puissances existantes qui sont de 600 MW. En plus de ce projet, notre direction est en train de travailler pour la rénovation des barrages qui existent afin d’améliorer leur système… » a-t-il souligné.

S’agissant du Transport, le DG Laye Sékou Camara dira que c’est le gros du problème des complexes de Souapiti et de Kaleta : « parce que nous évitons aujourd’hui c’est la mauvaise interprétation des choses. Donc, le problème de transport veut dire quoi ; on a les 682 MW de Souapiti qui devraient être évacués et aujourd’hui on arrive pas à évacuer l’ensemble de la puissance du complexe Souapiti, parce que la ligne qui avait été construite à cet effet pour venir sur Conakry ne peut pas supporter toutes les capacités afin d’envoyer toutes les productions des complexes Souapiti Kaléta, d’où le projet de l’OMVS qui est venu pour améliorer cette situation. Et c’est grâce à ce projet qui a construit une ligne de 576 kilomètres en Guinée avec cinq (5) postes, ce qui nous permet aujourd’hui de connecter certaines régions sur cette ligne, c’est notamment la région de Boké. Ce réseau va aussi jusqu’à Linsan, il traverse Labé et continue sur Mali et Lebekere avant de rentrer au Sénégal…Donc, cette ligne de l’OMVS va nous permettre d’évacuer une bonne partie de Souapiti et donc d’ici la fin de l’année le Foutah et la Basse côte seront complément alimentés par le complexe Souapiti Kaléta. Maintenant au niveau de la Guinée forestière et de la Haute Guinée, nous avons le réseau CNG qui regroupe la Guinée, la Sierra Leone, le Libéria et la Côte d’Ivoire, un réseau qui permet d’alimenter la Sierra Leone le Libéria et la Guinée en achetant de l’énergie par la Côte d’Ivoire, c’est ce réseau qui nous a permis d’alimenter aujourd’hui la ville de N’Zérékoré 24H sur 24. Mais quant à la Haute Guinée, c’est le projet Guinée-Mali. Donc, du poste de N’Zérékoré, Beyla, Kérouané, Kankan Siguiri et rentre au Mali. Ce réseau-là est en pleine construction aujourd’hui et il permettra le désenclavement de la Haute Guinée qui se trouve aujourd’hui dans le noir. Cette zone est alimentée aujourd’hui par des centrales thermiques. Donc, ça c’est du côté transport.

En ce qui concerne la Distribution, poursuit-il : « elle est la partie la plus sensible de notre secteur ; nous avons la production mais l’ensemble de Grand Conakry (Coyah, Dubréka et Forécariah) n’a pas de réseau de distribution. Mais des citoyens tirent des lignes par ci par là pour avoir le courant et cela nous cause d’impact négatif sur le système de distribution » a-t-il révélé.

Et d’ajouter, il dira que nous avons des projets de construction de 240 postes de distribution pour améliorer la desserte du courant à travers beaucoup de départs. « Donc, nous sommes en train de mettre ces postes sous tension au fur et à mesure et les entreprises qui travaillent dessus nous font des demandes de coupures pour accélérer les travaux avant la saison hivernale. Donc, ces coupures là les aident à faire des interconnexions sur les réseaux. Et ces statistiques là nous donnent un pourcentage de 15% et 5% relatives aux pannes locales. Oui il ya des coupures intempestives, mais pour des travaux et avec certains départs qui ne connaissent pas de coupures » a-t-il précisé.

Il a aussi invité les consommateurs d’être responsables dans l’utilisation : « quand vous regardez aujourd’hui dans tous les quartiers, la consommation a augmenté, la surcharge est là ; les gens se sont équipés avec des marmites électriques, des thermos plongeurs, des fers à repasser et des chambres et salons climatisées et les clients disent après qu’ils ont été surfacturés. Malgré tout, nous faisons des efforts pour satisfaire la clientèle et nous demandons en retour le paiement des factures » a-t-il lancé.

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Source : lavoixdupeuple