La dictature a atteint son paroxysme en Guinée. On peut dire que la folie s’est emparée du système de gouvernance nourri  et soutenu par Alpha Condé. Perçu au début comme un oracle qui doit tirer la Guinée dans les ténèbres, Alpha Condé est tout sauf un président soucieux de la moindre démocratie.

Ce jeudi 27 septembre, Conakry a été l’enfer pour une catégorie de personnes protégés par la loi dans l’exercice de leur métier.

Notre confrère Aboubacar Diallo de la radio Espace FM et fondateur du site d’information mosaiqueguinee.com a été trimbalé ce jeudi au tribunal de la première instance de Kaloum par le ministre des Postes et Télécommunications, Moustapha Mamy Diaby.

Son péché ? C’est d’avoir repris sur son site un article écrit par les médias sénégalais dénonçant la découverte de 9 millions de dollars dans le compte d’un ministre guinéen à Dakar. Se sentant fort dans ce pays où l’impunité et la loi du plus fort a élu domicile, M. Diaby a porté plainte contre le journaliste alors que dans l’article repris, son nom ne figurait nulle part.

Toujours dans la perspective de museler la presse,  l’activiste et journaliste Moussa Yéro Bah, animatrice de l’émission les Grandes Gueules à la radio Espace FM à son tour a comparu ce même jeudi au tribunal de la première instance de Dixinn. L’activiste de la société civile et journaliste vedette est convoquée, dit-on, pour avoir dénoncé à la radio un homme qui a violé et enceinté sa nièce qui est sa fille adoptive. Quand cette affaire a été découverte, l’homme en question a corrompu les autorités pour emprisonner la fille durant 8 mois à la maison centrale de Conakry. Il a fallu que les ONG remuent ciel et terre pour libérer la fille qui était en grossesse de  huit mois. Ce même violeur, en complicité avec les autorités du pays a ainsi porté plainte conte Madame Yéro à la justice.

Pire, les  quatre journalistes animateurs de la radio Nostalgie Guinée, de l’émission ‘’Africa 2015’’ ont été convoqués  ce même jeudi à la Direction Nationale de la Police Judiciaire. Il s’agit de Madjou Bah, Ibrahima Lincoln Soumah, Habib Marwane et Sidi Diallo. Devant les flics, il leur a été signifié que c’est une religieuse qui a porté plainte contre eux pour «  diffamation ».

Mais le mystère est que le nom de cette religieuse n’a jamais été révélé par les policiers enquêteurs. Ce que les défenseurs des droits de l’homme ont qualifié d’intimidation.

Le jeudi soir, une émission intitulée : «  Zone Libre » à la radio Nostalgie Guinée, animée par Mamadouba Kolontén Camara a été suspendue par la Haute Autorité de la Communication (HAC) à 20 h 30. Le communiqué a été lu le soir au niveau des médias d’Etat. Son pêché est d’avoir dans son studio des invités qui ont critiqué la mal gouvernance dans laquelle Alpha Condé a plongé le pays.

Ce même jeudi, l’opposant Faya Millimono, leader du parti Bloc Libéral (BL) a été violenté par la police et la gendarmerie. Parce qu’il s’est joint aux activistes de la société civile qui manifestaient devant la cour constitutionnelle pour s’opposer à la destitution du président de la cour  Kèlèfa Sall  qui s’oppose catégoriquement au changement de la constitution pour offrir un troisième mandat à Alpha Condé. L’opposant a été repéré par les forces de l’ordre qui l’ont malmené, insulté frappé avec des matraques et le fusil. D’autres journalistes ont vu leurs matériels de travail notamment caméras, micros et téléphones.

Et il y a une semaine, dans le pays d’Alpha Condé, le syndicaliste Cheick Touré est à la maison centrale. Le fait de s’opposer à la vente du port autonome de Conakry à la société turque Albayrak, une société d’ailleurs qui entretient des liaisons avec les réseaux terroristes.

Malgré la pression des ONG des Droits de l’Homme, le syndicaliste du port autonome de Conakry est toujours en prison.

Thierno Mamadou Tanou Diallo

Consultant médias

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