La polémique continue au Kenya à propos du barrage de Solaï, à environ 200 km au nord de Nairobi. L’infrastructure privée qui alimente l’exploitation agricole Patel s’est écroulée le 10 mai dernier, déversant son eau sur les villages en contrebas. Le dernier bilan fait état de 48 morts et 5000 déplacés. L’inquiétude sur le terrain est encore loin d’avoir disparue.

D’intenses pluies continuent de s’abattre sur le Kenya, gorgeant d’eau les barrages et notamment ceux de l’exploitation Patel. Deux d’entre eux ont été vidés. Mais les résidents, dont beaucoup travaillent dans l’exploitation, exigent qu’on en vide au moins trois autres.

Membre de l’assemblée du comté, Peter Mbae a déclaré que des fuites et des fissures étaient visibles sur ces barrages. « Ce sont des bombes à retardement », a déclaré l’élu.

Les sinistrés qui dorment dans des abris temporaires ont été déplacés sur les hauteurs pour éviter d’être emportés par de nouvelles inondations.

Le ministre de l’Eau a lui ordonné des inspections techniques pour déterminer le niveau de sécurité, mais également les conditions de construction. En effet, l’autorité de gestion des ressources en eau a indiqué que le barrage de Solaï était illégal. Plusieurs villageois sinistrés accusent également l’exploitation d’avoir dévié plusieurs cours d’eau pour alimenter le réservoir et que les habitants souffraient régulièrement de pénuries.

Alors que l’enquête est en cours, l’entreprise assure qu’elle a toujours été dans la légalité et que son barrage s’est écroulé à cause de pluies exceptionnelles. Son directeur général a déclaré hier que la société continuerait à fournir une aide humanitaire et soutiendrait la reconstruction de la zone dévastée.

Le gouvernement s’est de son côté engagé à aider les victimes à reconstruire leur vie. Il a annoncé une donation de dix millions de dollars à la Croix-Rouge. Chacun des 47 comtés du Kenya a également promis une aide financière.

rfiAfrique