La crise politique a atteint son paroxysme. Obligeant 3 ministres à monter au créneau pour justifier l’injustifiables. Voyant la gravité de la situation et sachant qu’ils pourraient rendre des comptes un jour, chacun essaye de tirer la couverture vers lui. Devant l’indignation de tous, ils n’avaient plus le choix que de faire de qu’ils ont fait sans toutefois convaincre le plus crédule.

Mais il n’y a pas que les ministres qui s’inscrivent dans cette logique de dédouanement. L’état-major de l’armée a, lui aussi, publié un communiqué dans lequel il clame son innocence dans la situation actuelle. Rappelant que non seulement l’armée est soumise à l’autorité civile mais que les militaires ne sont ni de près ni de loin mêlés au maintien d’ordre.

Avant l’armée, les chefs religieux, eux aussi, s’étaient fait entendre. D’abord ceux de la Moyenne Guinée. Ensuite ceux de la Basse Guinée. Les premiers ont fait le déplacement à Conakry pour appeler au calme. Les seconds ont publié une déclaration dans laquelle ils appellent à la paix et à l’unité nationale.

Sachant que dans un pays il y a ceux qui administrent et ceux qui sont administrés, il incombe aux premiers de gérer les affaires publiques afin que le calme et la tranquillité règnent. Ce qui implique la conciliation entre la nécessité du maintien d’ordre et la justice tout aussi nécessaire voire indispensable à la paix.

Si le ministre de la justice avait fait des précédents cas de meurtre une priorité, avec une enquête sérieuse, des arrestations et des condamnations, son gouvernement n’aurait jamais eu à son actif un bilan de plus de 100 morts suite à des manifestations politiques. Si son homologue de la sécurité avait mis l’accent sur la sécurité de tous, y compris les manifestants, et non sur la répression on n’en serait pas là. Enfin si le ministre de l’Administration du territoire avait veillé à ce que les élections soient transparentes, la Guinée aurait fait l’économie de cette crise et ses corollaires de désolation.

Mais il n’y a que les politiques qui ont une responsabilité dans cette crise. Les religieux aussi ont leur part. Car comme dit le proverbe de chez nous : « il ne faut pas oublier là où on s’est buté pour se rappeler de là où on est tombé ». Certes il y avait déjà une crise post-électorale. Mais il a fallu qu’un imam donne le ton pour que les accords politiques soient foulés sous le pied. Lui aussi a une grande part de responsabilité dans les drames que nous vivons.

Le mutisme du secrétariat général aux Affaires religieuses et de tous les autres chefs religieux est un silence coupable. Ils auraient dû au pire désapprouver la déclaration de l’imam de Kindia et au mieux le suspendre de ses fonctions d’imam. Afin que, une fois pour toutes, les chefs religieux arrêtent de se mêler de la politique.

Ceux qui se  sont battus pour la séparation entre la religion et de l’Etat ne l’ont pas fait de manière fortuite. Cette séparation est une impérieuse nécessité pour la survie de la démocratie et de l’Etat de droit. Africaguinee