Aujourd’hui en Guinée, le problème d’emploi est devenu un véritable ‘’casse- tête chinois‘’ pour les jeunes diplômés des universités et des écoles professionnelles. Mais, les plus vulnérables sur ce terrain, ce sont les jeunes filles. Ces dernières qui adressent des demandes d’emploi ou de stages aux directeurs généraux des sociétés privées et publiques de la place, les départements ministériels de l’Etat, sont parfois acceptées mais, en contrepartie, elles doivent entretenir des relations intimes avec leurs patrons. La pratique est devenue courante. Plusieurs jeunes filles diplômées des universités, en quête d’emploi, sont confrontées à ce phénomène dans les services.

Mariam Sylla, diplômée en comptabilité a terminé ses études supérieures depuis trois ans. Mais sur le marché d’emploi, elle est toujours victime d’harcèlement sexuel, avec les chefs d’entreprises où elle dépose ses demandes. « Partout, où j’ai déposé ma demande d’emploi, j’ai été toujours appelée pour une éventuelle interview. Mais, juste après l’interview, le patron de l’entreprise m’appelle dans son bureau pour me faire des avances, en contrepartie avec le boulot que je tiens à obtenir. C’est pourquoi, quand je quitte, je ne reviens plus… Ces comportements de certains chefs d’entreprises en Guinée sont inhumains et irresponsables», fustige-t-elle.

Quant à Fatoumata Binta Bah, étudiante diplômée en banque et assurance, elle a également déploré le comportement indigne de certains chefs de sociétés de la place vis-à-vis des jeunes filles cherchant un boulot. « Mon patron a été direct avec moi en me disant que je dois coucher avec lui si je veux être engagée, si non, je perds mon temps…. Je suis complètement révoltée contre ces chefs de société qui se servent de leur pouvoir», dit cette jeune fille. Avant de soutenir qu’il est temps que les autorités prennent au sérieux cet acte qui déshonore la femme.

Reymon Kamano, chef d’une société d’emballages note que la responsabilité reste partagée entre les candidates et les employés. « Tout le monde en parle. Mais harcèlement sexuel ou pas, les postulantes doivent se présenter dans une tenue conforme à nos valeurs. Quand tu montres que ton corps compte moins et tu doutes de ta formation, certains de mauvaise foi vont tenter leurs chances et demander des rencontres et autres sorties. Comme on le dit, l’habit parle », rappelle-t-il. billetdujour