Après trois (3) jours d’intense travaux dans le cadre du 1er forum national de l’eau et de l’assainissement qui a eu lieu les 10, 11 et 12 mai 2023 en République de Guinée. À l’occasion de la cérémonie de clôture ce vendredi 12 mai dans un réceptif hôtelier à Conakry, le directeur général des sociétés des eaux de Guinée SEG, Aboubacar Camara a fait le rapport du forum à travers une bonne lecture devant les personnalités de la République de Guinée, d’ailleurs et également partenaires.

Votre site d’informations et d’analyses générales lemakona.com vous livre le contenu du rapport du 1er forum National de l’eau et de l’assainissement.

Connu comme le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest en raison de l’abondance de ses ressources en eau de surface, la République de Guinée abrite 23 bassins versants dont 14 internationaux. Trois principaux fleuves, le Niger, le Sénégal et la Gambie y prennent leur source. En dépit de cette dotation naturelle exceptionnelle, la Guinée n’a pas été en mesure d’en tirer pleinement profit en raison de la faible mobilisation et de la valorisation insuffisante de ses ressources pour satisfaire les besoins socioéconomiques et environnementaux de ses populations. Le secteur de l’assainissement n’est guère mieux loti. Le seul réseau d’eaux usées collectif se trouve dans la capitale Conakry et ne suffit pas à répondre aux besoins actuels en assainissement collectif de la capitale qui par ailleurs fait face à une demande croissante de collecte des déchets solides estimés à 1500 T par jour. Ces faibles performances se trouvent exacerbées dans les principales villes de l’intérieur et en milieu rural.

Face aux performances insuffisantes du sous-secteur d’AEP et de l’assainissement, notamment en matière de satisfaction des besoins en eau de populations de villes et des campagnes, des initiatives nouvelles et innovantes doivent être initier pour renforcer le financement de ce secteur. C’est dans ce contexte la Communauté des Bailleurs de fonds avec à leur tête la Banque Mondiale plus des sponsors ont appuyé le Gouvernement de la République de Guinée pour l’organisation du Forum.
Autour de présentations et thématiques et de questions-réponses, il a réuni prés de 600 participants provenant des structures étatiques (le Conseil National de la Transition, autorités gouvernementales, Services techniques centraux et déconcentrés), des Collectivités locales, du Secteur privé, de la Société civile, Corps militaires et paramilitaires, des Organismes de bassin (Agence du Bassin du Fleuve Niger, OMVS, OMVG), des Partenaires Techniques et Financiers, Organisations Non Gouvernementale et Associations de Consommateurs de services d’eau et d’assainissement.

L’objectif du forum est d’établir et valider de manière participative une feuille de route des secteurs de l’Eau et de l’Assainissement alignée sur les priorités du Programme de Référence Intérimaire de la Transition (PRI) afin de relever les défis sectoriels actuels et émergents notamment l’atteinte des ODD. Cette feuille de route servira d’outils de pilotage et de suivi de la mise en œuvre des projets et programmes pour susciter l’intérêt et l’engagement des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et du secteur privé national et international pour sa mise en œuvre.

En prélude à l’ouverture du Forum par Monsieur le Premier Ministre, des éclairages ont été apporté sur les secteurs de l’eau et de l’assainissement en Guinée à travers la projection d’un documentaire sur les réalités socioéconomiques que vivent les populations en matière d’accès à ces services vitaux. Ensuite, invité à présenter une vue d’ensemble des deux secteurs, M. Kélétigui Guilavogui, Consultant expert en eau après avoir salué les autorités présentes à la cérémonie d’ouverture du Forum et magnifié l’initiative a situé le contexte et les enjeux du Forum. Il a insisté sur l’articulation de politiques nationales d’eau et d’assainissement avec les engagements internationaux de la République de Guinée vis-à-vis des organismes d’intégration tels que la CEDEAO mais également en perspective de l’échéance 2030 avec l’ODD 6 qui vise l’accès universel aux services d’eau et d’assainissement.
Monsieur le Ministre de l’Energie, de l’hydraulique et des Hydrocarbures ,Monsieur Aly Seydouba SOUMAH , dans son allocution, a d’abord salué la vision de développement des infrastructures de Son Excellence Colonel Mamadi Doumbouya, Président du CNRD , Président de la Transition , Chef de l’Etat ,Chef Suprême des Armées mise en œuvre par Monsieur le Premier Ministre ,Chef du Gouvernement Monsieur Bernard GOUMOU et soutenu par conseil national de transition (et son Président Monsieur Dansa KOUROUMA). IL a ensuite évoqué la situation des ressources en eau caractérisée par la valorisation insuffisante, et une protection inappropriée, celle du sous secteur de l’eau potable en milieu urbain marquée par le sous-investissement, la capacité opérationnelle limitée des ouvrages de production et de distribution et le faible recouvrement coûts services d’eau face à l’objectif ODD d’ici 2030 (accès universel et équitable à coût abordable pour ensemble des populations) alors qu’à nos jours le taux accès au service de l’eau potable n’est que de 31% en milieu urbain(40% Conakry, 26% villes de l’ intérieur).

Pour l’Assainissement , il dira qu’un seul réseau d’égouts (Conakry) existe au niveau du pays avec des stations de traitement eaux usées non opérationnelles avec comme conséquences le déversement eaux usées domestiques dans la nature sans traitement, entrainant une détérioration des réserves d’eau souterraines et de surface. Des Initiatives nouvelles et innovantes pour renforcer le financement de ces secteurs s’avèrent urgentes et nécessaires et c’est dans ce cadre , que le Gouvernement de la République de Guinée a sollicité l’appui des Partenaires Techniques et Financiers dont la Banque Monsieur pour l’organisation du Forum sur l’Eau et l’Assainissement dont l’objectif a été rappelé plus haut.

Pour un besoin en financement à environ 2,7 milliards de dollars USD tiré des Conclusions des études sur les schémas directeurs d’approvisionnement en eau potable de Conakry et des villes de l’intérieur, l’Etat Guinéen prend en charge 20% de ce montant, tandis que la Banque Mondiale annonce une contribution de 200 MUSD pour financer les projets eau potable et assainissement a-t-il précisé. Il s’est enfin réjoui de la mobilisation de PTF qu’il remercie et a exprimé sa gratitude envers ceux disposés à accompagner l’Etat guinéen pour faire face aux insuffisances des services d’eau et d’assainissement.

Après avoir remercié les Partenaires Techniques et Financiers pour leur participation Ministre budget, M. Lancinet Condé a indiqué que les secteurs de l’Eau et l’Assainissement ont toujours constitué une préoccupation majeure et une priorité du Gouvernement dont la politique est axée sur amélioration conditions de vie des populations. Il a relevé que les secteurs de l’eau et de l’assainissement n’ont pas bénéficié ces dernières années d’investissements importants, malgré une augmentation significative de la population. Cela a accentué la dégradation de la qualité des services et a posé la nécessité urgente d’agir vite. C’est pourquoi dira-t-il ce Forum est une occasion pour que le Gouvernement, les Partenaires Techniques et Financiers, le secteur privé et les organisations de la société civiles œuvrent ensemble pour répondre à l’Objectif de Développement Durable, en particulier pour les populations les plus vulnérables. Il a lancé un appel à une gestion durable de la ressource et a confirmé l’engagement du gouvernement à participer au financement des projets de la feuille de route à hauteur de 20%.
Enfin, prenant la parole pour le discours d’ouverture du Forum, Monsieur. Bernard GOUMOU, Premier Ministre a d’abord salué les participants au Forum, sur l’Eau et l’Assainissement qui est le 1er du genre en terre Guinéenne .IL a ensuite remercié les Partenaires et Financiers pour leur mobilisation avant d’indiquer qu’en dépit de l’abondance de ses ressources en eau , la République de Guinéenne peine à tirer profit de ce grand potentiel.

En effet , ajoute-t-il, des déficits récurrents existent dans l’approvisionnement en eau des populations urbaines qu’il faut rapidement combler. Pour son allocation, Monsieur le Premiera confirmé l’engagement du Gouvernement a mobiliser la contrepartie de 20% du gouvernement et remercie la Banque Mondiale pour sa contribution de 200 MUSD pour financer projets eau potable et assainissement. Ayant espoir que les échanges permettront établir et valider feuille de route alignée sur priorités nationales et aux ODD des nations unies., suivant approche participative et inclusive guidée par diversité des participants d’une et bâtir prochaines réformes institutionnelles, qualité et viabilité économique et financières. Gouvernement engagé à répondre aux besoins primaires de la population, Monsieur le Premier Ministre a déclare ouvert forum national du secteur de l’eau et de l’assainissement.

Les présentations qui ont suivi ont porté sur les points ci-après :
Amélioration de l’accès à l’eau potable en milieu urbain Réformes institutionnelles et organisationnelles – AEP en milieu urbain

En matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement en milieu rural
Accès à l’assainissement en milieu urbain (assainissement eaux usées, drainages et déchets solides)/ Karamoko CAMARA Chef Division Assainissement DATU Réformes politiques et institutionnelles dans le secteur de l’assainissement/Denis SOUNGRANA les Ressources en eau
Chaque présentation a fait l’’objet de questions et réponses ainsi que des contributions pertinentes. Il est ressorti des échanges l’urgence de mettre en œuvre les programmes prioritaires identifiés pour relever les défis identifiés. Un portefeuille de projets couvrant tous les sous-secteurs et ciblant les interventions prioritaires a été élaboré et approuvé par les participants.

A l’issue des débats plusieurs recommandations sont ressorties, notamment : la nécessité de résoudre les besoins en services d’approvisionnement en eau et d’assainissement pour les populations dans les meilleurs délais par la réalisation des investissements pour la résorption les déficits la pertinence du renforcement institutionnel et de la mise en place des réformes qui devront accompagner les investissements d’infrastructures
le renforcement des capacités des acteurs tant dans le milieu urbain que rural où à la faveur du transfert des compétences aux Communes d’importants besoins de formation et capacitation sont exprimés
la poursuite et l’accélération des programmes de transformation structurelle de la SEG et du SNAPE notamment sans oublier la Gestion de la ressource. A cet égard, des options claires doivent être arrêtées après les études stratégiques tant en milieu urbain en cours que rural souhaitablement comme retracé dans la feuille de route.

la prise en compte de la voix du consommateur à travers l’impulsion d’une véritable qualité de service et à cet égard, le dialogue social de la SEG et des usagers a été magnifié
Sur la base des investissements définis pour chacune des interventions, une feuille de route à l’horizon 2040 a été proposée et soumise à la présente session.

Fodé SOUMAH