Le Conor est il simplement un organe délégataire de pouvoir seulement pour une période bien donnée ou un pouvoir entièrement à part ? La question mérite d’être posée au vu des actes que pose régulièrement cette structure de transition. Chaque jour, elle sort de ses prérogatives, étale ses tentacules et déborde sur les lignes qui lui sont tracées par la Fifa Gérer les affaires courantes, procéder à une révision des textes et statuts, servir d’interface avec les pouvoirs et préparer les prochaines élections de la fédération guinéenne de football et veiller à sa bonne organisation. En Guinée, notre Conor semble se substituer à toutes les instances foulant au pied toutes les barrières. Aucune mesure dépassant leur durée de vie de six mois ne devrait être juridiquement prise par le Conor au risque d’outrepasser ses prérogatives allant jusqu’à engager l’Etat guinéen. 

C’est le cas par exemple du sélectionneur national. Quelque soit son caractère urgent l’Etat qui est le garant et le principal bailleur de fonds devrait être en première ligne. Mais c’est le Conor qui en était le principal artisan. Une situation totalement en porte-à-faux avec la démarche normale qui est pratiquée dans tous les pays sous le régime de la normalisation. La prochaine fédération pourrait se heurter à de grandes difficultés au cas où elle voudrait mettre fin à ce contrat.

Aujourd’hui, c’est avec l’équipementier, car les équipes nationales de la Guinée toute catégories confondues vont opter pour une marque pour une autre. Ils ont une nouvelle fois engagé l’Etat. A-t-on résilié le contrat de l’ancien partenaire ? Même en cas de non-respect de ses engagements au plan juridique le Syli peut-il enfiler une autre marque sachant que le précédent contrat n’est pas résilié ? Le Conor nous parle d’achat et de négociations dans la perspective de continuer avec Puma. Assez bizarre comme démarche pour une structure qui se respecte et qui respecte son football. En matière de négociation avec les équipementiers, on est sur un terrain juridiquement glissant et financièrement compromettant, car les critères et les pièges sont placés virgule après virgule dans le contrat. J’espère que tout cela a été pris en compte et bien mesuré. 

Après tout, c’est la performance qui entraîne l’image et non le contraire. La Guinée a besoin de texte solide d’un environnement sain, mais pas de futilités qui nous éloignent des réalités qui interpellent le football guinéen. C’est de ça dont la Guinée a réellement besoin.

Sékou Koutoubou Kaba journaliste Sportif