S’exprimant jeudi dans l’émission Espace Expression chez nos confrères de la radio Espace fm, le Chef de file de l’opposition dénonce le manque de transparence dans l’octroi du marché à une entreprise turque, où il y a plusieurs zones d’ombres.

Pour Celllou Dalein Diallo, tout a commencé « Le 20 mai 2018, lorsque le Président est rentré de la Turquie, a ordonné à titre conservatoire le transfert de tous les montants détenus par le port dans les banques commerciales à la banque centrale de la République de Guinée. »

Alors de manière très directive, poursuit le président de l’UFDG, « ces comptes ont été transférés à l’insu même pratiquement du port autonome et le 9 août dernier, Monsieur Alpha Condé a organisé la signature sans délai par le port, du contrat de concession du port à Albayrak. Et le 10 août donc, 24 heures après, sous ses instructions, à 15 heures sans aucun examen préalable par les services du port, le contrat a été signé. Ce que je déplore, c’est cette manière opaque, c’est dans les mêmes conditions que le contrat Asperbras a été passé, c’est dans les mêmes conditions que beaucoup d’autres contrats dans le secteur de l’énergie ont été passés. Ce sont des instructions qu’on donne et les marchés sont passés, sans aucun appel d’offre, sans aucune transparence », déplore l’ancien Premier ministre.

Expliquant la procédure de passation des marchés, conformément aux dispositions de la loi,  le Chef de file de l’opposition dit n’est pas être contre l’octroi du marché, mais du fait qu’il ne se repose sur aucune base juridique :

« Je ne suis pas contre la concession dans le cadre d’un partenariat public-privée à une société privée pour la gestion du port mais il faut sélectionner dans la transparence en fonction de ses compétences, en fonction de son professionnalisme et non en fonction de ses relations avec une autorité quelconque. C’est dans ce cas qu’une fois on connaît les faiblesses du port, on va élaborer un cahier de charge, faire un appel à la concurrence, on connait ceux qui ont les aptitudes et les capacités de gérer les ports, ils vont soumissionner, on leur demande d’élaborer un contrat programme dans lequel ils s’engagent à améliorer de façon mesurable les prestations du port pour qu’il soit compétitifs par rapport aux ports de la sous-région qui ont à peu près la même taille et en ce moment on choisit la meilleure offre en tenant compte de la qualité du soumissionnaires mais également des tarifs qu’ils pourraient proposer aussi bien pour les importateurs que pour les redevance qui devraient être payées à l’État guinéen », explique-t-il.

Selon une source syndicale, le contrat s’étend sur 30 ans. Et « que pendant 10 ans, les turcs ne paieront ni de taxe douanières, ni de taxe portuaires, encore moins la taxe sur la valeur ajoutée sur les (TVA). En plus, « pendant ces 10 ans, ils ne travailleront qu’avec les redevances du port. C’est-à-dire, ils n’injecteront jamais leur argent dans ce port durant ces 10 ans ».

A l’issue d’une réunion tenue ce jeudi à la Bourse de travail, la CNTG projette une marche de protestation ce vendredi 17 Août pour dénoncer ce qu’elle appelle : « le bradage d’un patrimoine national ».

 

kababachir