Au Tchad, la célébration de la Journée internationale des droits des femmes a connu plusieurs facettes jeudi 8 mars. D’un côté les travailleuses en grève depuis plus d’un mois ont célébré la Journée de la femme sous le signe du deuil en raison de la crise que traverse le pays, et de l’autre, les non-grévistes ont pour leur part défilé et salué les efforts du gouvernement.
Il y a eu deux célébrations de la Journée internationale de la femme. D’abord une partie des travailleuses qui ont décidé de ne pas suivre le mot d’ordre des syndicats, lesquels ont appelé à observer une journée de deuil pour protester contre les mesures d’austérité décidées par le gouvernement.
Pour ces femmes, cette journée est plutôt une occasion pour remercier le chef de l’Etat : « Nous, femmes du Tchad, réitérons notre soutien sans réserve à son excellence Idriss Déby Itno pour son implication personnelle dans la recherche de la solution à la crise sociale qui prévaut dans le pays en ce moment ».
Mais pour les militantes de la centrale syndicale revendicative qui bloque les services publics depuis six semaines, il n’y a aucune raison pour faire la fête : « Nous, comité de femmes de la plateforme syndicale revendicative, avons décidé de nous retrouver pour la célébrer dans la sobriété et le recueillement en signe de deuil pour les souffrances que nous endurons depuis bientôt deux mois. Nous avons faim et pas de force pour nous permettre un défilé ».
En plus du boycott de la Journée internationale de la femme, les syndicalistes appellent à l’observation d’une journée ville morte lundi prochain, le 12 mars, pour exiger la résolution de la crise qui maintient les écoles et hôpitaux fermés depuis six semaines.
rfiAfrique