Les membres des différentes communautés de Gao, les notables, les jeunes, les femmes ou encore les forces de sécurité doivent discuter de mesures d’apaisement ce vendredi matin 2 mars. Depuis plusieurs semaines, la tension entre communautés est forte à Gao. Le meurtre mercredi soir, 28 février, d’un garde du tribunal a fait monter la pression d’un cran. Jeudi matin, une manifestation spontanée de jeunes qui réclamaient le départ des groupes armés a failli tourner à l’affrontement avec les hommes de la Plateforme. Aujourd’hui, l’heure est aux négociations et le point épineux, justement, est celui de la présence de groupes armés dans la ville.

C’est un cri de colère que les jeunes de Gao ont poussé jeudi. Pour eux, pas de doute, les armes sont la cause de l’insécurité qui ronge la ville. Une colère que comprend Djibril Diallo, chef d’état-major adjoint de la Plateforme à Gao. Mais pour lui, au contraire, les groupes armés ont un rôle à jouer pour protéger les populations et apaiser les tensions communautaires.

« Les jeunes de Gao, c’est normal qu’ils soient en colère car ce qui s’est passé est vraiment horrible, reconnaît le chef d’état-major adjoint. Les gens accusent. D’autres disent que c’est les Arabes, d’autres disent que c’est les Songhaï etc. Donc pour éviter tout cela, nous avons dit qu’à partir de maintenant jusqu’à à peu près un mois, les groupes armés, sous la conduite et la collaboration des forces armées et de sécurité, nous allons essayer de patrouiller dans la ville de Gao, de contrôler tout véhicule étranger qui rentre à Gao parce qu’il y a eu une infiltration à l’intérieur de Gao. »

Une solution inenvisageable pour Issa Boncana Touré, président de la Fédération des organisations de la société civile de Gao : « Ce sont des choses qui sont vraiment inacceptables. On continue à laisser ces groupes armés se promener partout. On n’arrive pas à les désarmer. Il n’y a rien qui se fait dans ce cadre-là. Tout le monde est armé, on ne sait pas qui est qui. C’est trop compliqué. Dans les solutions, nous allons demander que ces groupes armés puissent sortir de la ville. Tous nos problèmes sont liés à ces groupes armés. Donc on ne peut pas leur faire confiance. On l’a dit plusieurs fois. Ils ne peuvent pas protéger la population. »

Cela fait deux ans que les groupes armés discutent avec le gouvernement malien des modalités de la cession de leurs armes. Le processus de désarmement quant à lui, est au point mort.

 

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