Le procès d’Issa Hayatou devant la Cour économique du Caire a débuté ce 16 avril 2018. L’ex-président de la Confédération africaine de football (CAF) est soupçonné par la justice égyptienne d’avoir enfreint les règles locales de la concurrence lorsqu’il a co-signé un gigantesque contrat médias/marketing avec la société française Lagardère Sports.

Reporté à plusieurs reprises depuis 13 mois, le procès de l’ex-homme fort du football africain a débuté, ce 16 avril 2018 au Caire. Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF) de 1988 à 2017, et son ancien Secrétaire général, Hicham El Amrani, sont soupçonnés par les autorités  égyptiennes d’avoir « enfreint la loi égyptienne de la concurrence », d’avoir eu recours à « des pratiques anticoncurrentielles » et ce en « abusant de leur position dominante sur le marché égyptien », le siège de la CAF étant au Caire.

A l’origine de cette procédure judiciaire, il y a un contrat d’un milliard de dollars signé par Issa Hayatou et Hicham El Amrani, en tant que mandataires de la CAF, le 28 septembre 2016 au Caire, avec Lagardère Sports. Ce contrat porte sur la cession de la gestion des droits médias et marketing du football africain, pour la période 2017-2028.

Une longue procédure

Ce deal a en effet entraîné la plainte d’une entreprise égyptienne, Presentation Sports (PS). PS affirme en effet avoir tenté en vain de concurrencer LS sur ce dossier alors que la société française et la CAF étaient déjà en négociations exclusives depuis le 12 juin 2015.

Saisie, l’autorité égyptienne de la concurrence (ECA) a réclamé le 4 janvier 2017 que les deux dirigeants soient renvoyés devant la Cour économique du Caire (CEC). Une demande suivie d’effet par le procureur général d’Egypte le 12 mars 2017.

La Confédération africaine avait alors immédiatement réagi via un communiqué : « L’évocation de la moindre irrégularité dans cet accord commercial est dénuée de tout fondement et rejetée avec véhémence. La CAF défendra vigoureusement sa position, ses droits et sa réputation en utilisant tous les moyens légaux disponibles en droit international. »

Depuis, la nouvelle direction de la CAF a pris ses distances avec cette affaire. La procédure ne devrait toutefois pas en être moins longue, indique une source. Une autre, proche de la CEC, souligne que les deux hommes devraient être représentés par des intimés durant la procédure. La première journée d’audience a en tout cas seulement été consacrée à la présentation de documents.

Un contrat en cours de renégociation

Issa Hayatou a perdu la présidence de la CAF le 16 mars 2017, après avoir été battu par le Malgache Ahmad lors de l’Assemblée générale élective d’Addis-Abeba. Le Camerounais est ensuite retourné vivre dans le nord de son pays d’où il dirige l’Académie nationale de football (Anafoot).

Hicham El Amrani, lui, a quitté ses fonctions peu après la victoire d’Ahmad. Le Marocain fait actuellement office de directeur général du Comité de candidature de son pays pour l’organisation de la Coupe du monde 2026.

Quant au contrat en question, il fait l’objet d’une renégociation avec Lagardère Sports assurait récemment Ahmad à RFI.

 

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