Dans un discours solennel, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne a déclaré ce vendredi qu’il quittait son poste. Une démission attendue et qui avait été annoncée il y a une dizaine de jours par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Les deux hommes auraient trouvé un terrain d’entente sur ce point après le refus du président de l’Assemblée nationale d’adhérer à son nouveau parti et alors qu’on lui prête des ambitions présidentielles pour 2020.

Habitué aux cortèges d’énormes 4X4 noirs aux vitres fumées inhérents à sa fonction, c’est dans sa petite citadine italienne personnelle que Guillaume Soro a quitté vers 12h30, heure ivoirienne, l’Assemblée nationale. Comme attendu, il venait alors d’annoncer sa démission aux quelque 245 députés présents. Guillaume Soro a été largement applaudi au terme d’un discours d’une dizaine de minutes au cours duquel il a expliqué avoir eu deux tête-à-tête avec Alassane Ouattara sur son « positionnement idéologique par rapport au RHDP ».

Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale depuis près de sept ans, était pressé de toute part par le RHDP ces derniers mois de « rendre le tabouret » s’il refusait d’adhérer au nouveau parti. « J’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP », s’est-il expliqué ce vendredi matin. « Je suis homme à croire davantage au jugement de l’histoire qu’au jugement des hommes », a-t-il ajouté, expliquant avoir accepté de laisser le perchoir pour éviter une crise institutionnelle majeure, et quitter ce poste pour « l’aventure de mes convictions ».

Je veux laisser le souvenir d’un « homme de conviction »

« Je veux que mes concitoyens retiennent de moi le souvenir d’un homme de conviction. Debout, je rends ma démission de président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. J’ai sacrifié mon poste pour la paix en Côte d’Ivoire. Me voilà ancien président de l’Assemblée nationale, simple député, et vice-président élu de l’Union parlementaire de la Francophonie », a encore déclaré l’ancien chef de la rébellion.

Maintenant que sa position est clarifiée, Guillaume Soro va devoir battre le rappel de ses troupes en vue de la présidentielle de 2020 pour laquelle tout le monde lui prête des ambitions même si l’intéressé garde le silence.

 

 

rfiAfrique