Un an après la dernière offensive de l’armée birmane contre les Rohingyas, l’ONU livre ses conclusions. « Génocide », le mot est lâché par les Nations unies. Les enquêteurs de l’organisation accusent l’état-major birman d’avoir voulu anéantir les Rohingyas et demandent une enquête internationale.
L’ONU dresse une liste terrifiante des atrocités commises contre les Royingyas. Les civils exécutés, les femmes violées, les villages incendiés, les disparitions forcées, la torture, l’esclavage. Toute la panoplie de l’horreur, tout ce qu’il y a d’interdit par le droit international, les soldats birmans s’en sont – selon les Nations unies – servi pour exterminer la minorité musulmane. Et ce ne sont pas des actes isolés. C’est un plan imaginé au plus haut niveau et mis en oeuvre étape par étape. Voilà pourquoi l’ONU désigne le chef de l’armée et cinq haut-gradés de l’appareil militaire birman.
Peut-on parler de complicité du gouvernement civil ? Oui : l’ONU estime qu’Aung San Suu Kyi, la dirigeante birmane, prix Nobel de la Paix, n’a rien fait, malgré ses pouvoirs de chef du gouvernement, malgré son autorité morale, pour contrer ou empêcher les tueries.
La première réaction à ce rapport. Elle est venue de Facebook. Le réseau social vient de supprimer le compte du patron de l’armée birmane. Mais c’est anecdotique. La mission indépendante sur la Birmanie demande que le Conseil de sécurité agisse. Et qu’il saisisse la Cour pénale internationale (CPI). Ou, à défaut, qu’il crée un tribunal spécial pour enquêter sur le nettoyage ethnique subi par les Rohingyas.
rfi