Le Directeur Central des Unités d’Intervention de la Police, le Contrôleur Général Ansoumane Camara dit « Baffoé » vient de répondre aux leaders syndicalistes qui menacent de le traduire devant la justice pour des faits « d’exactions ». Ce haut responsable de la police qui s’est confié à notre rédaction avertit qu’il n’a « peur de personne » et qu’il répondra sereinement à toute convocation le concernant. Le Contrôleur de Police Baffoé revient également sur ce qui s’est passé durant cette journée du lundi 23 juillet 2018 au cours de laquelle des éléments de la société civile ont été interpelés par les services de la police. Exclusif !

AFRICAGUINEE.COM : Les syndicalistes vous accusent d’exactions et menacent de vous traduire devant la justice. Que répondez-vous ? 

CONTRÔLEUR GENERAL ANSOUMANE CAMARA :J’ai du respect pour les frères syndicalistes surtout le Secrétaire Général de la CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée), mon frère Amadou Diallo. S’ils disent qu’ils vont porter plainte contre moi, nous sommes dans un pays organisé. Personnellement je n’étais pas là-bas. Tout le monde sait que l’autorité civile et le Gouverneur (Mathurin Bangoura) ont interdit tout attroupement et toute marche. J’ai reçu un acte qui m’a autorisé de disperser tout attroupement et d’empêcher toute marche (ce lundi 23 juillet 2018).

Malgré tout ça on est resté non seulement dans l’esprit de la lettre, mais aussi dans l’esprit du dialogue. Ils ont barricadé dans un premier temps devant la bourse du travail. Le secrétaire général de la CNTG M. Amadou Diallo a appelé une autorité qui nous a demandé de quitter. Nous avons quitté. Une deuxième fois, on a quitté. La troisième fois, avant qu’on ne revienne, les syndicalistes étaient déjà dans la rue avec les travailleurs.

Personnellement j’ai pris le soin d’appeler le frère Amadou pour le prier de respecter l’interdiction de la marche. Je lui ai dit qu’on nous a instruit de ne pas accepter une marche ou un attroupement. Il m’a dit qu’il est contraint par les travailleurs, ils ne peuvent pas quitter (la rue). Je lui ai dit d’accord, puisque chacun de nous doit faire son travail, on est désolé, on est obligé de vous disperser. Je lui ai dit « étant un ancien ministre, une personnalité comme vous, je voudrai que vous arriviez à convaincre vos camarades et les travailleurs ». Il n’y a pas eu de suite, ils ont persisté, ils sont venus jusqu’à un endroit, le chef du dispositif qui était là-bas a chargé pour les disperser.

Si c’est ce qui les pousse à me convoquer devant la justice, je répondrais. Je suis citoyen comme eux. Puisque j’ai un acte qui m’autorisait d’être à l’instant T à ces lieux-là et à faire une telle mission, je n’ai peur de personne. Je suis désolé. Ce sont des frères, surtout celui qui est à leur tête c’est un grand frère, c’est un ami. Mais je suis désolé. Ils n’ont qu’à me convoquer, je suis prêt à répondre à tout moment.

Il y a eu également des interpellations dans les rangs de la société civile vers la Tannerie. Dites-nous combien sont-ils et pourquoi ils ont été arrêtés ? 

Ils sont au nombre de six (6) personnes. Ils ont été interpelés parce qu’au niveau de la Tannerie, ils ont fait un sit-in. Ils sont venus se mettre devant les véhicules de la police. Ils se sont tenus les mains sur le goudron et barrer la route. On était obligé de les embarquer et les déposer au commissariat central. La justice devrait décider de la suite.

 

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