Le mouvement a démarré depuis hier. Et il est très suivi un peu partout dans les principales métropoles nigérianes. RFI s’est rendue hier au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lagos pour prendre la température d’un mouvement qui s’est baptisé « Morsure d’alligator ». Les revendications portent notamment sur le paiement d’arriérés de salaire, et sur l’évolution des carrières.

Nwanne  est gréviste. Comme la très grande majorité de ses consœurs, Nwanne est membre du Syndicat national des infirmières et aides soignantes. Pourtant, elle est venue visiter ses patients. Elle est bouleversée car elle craint un conflit dur. « Je travaille dans un service très sensible. Les patients sont très dépendants. Je ne me résout pas à les laisser dans leur état comme ça. Mais je soutiens la lutte syndicale. Etre infirmière au Nigeria, c’est très frustrant. Vraiment on nous a mis dans une impasse », déplore-t-elle.

Oluyemisi Adelaja dirige la branche de la NANMM au sein du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Lagos. Elle se souvient encore de 2012 : cinq mois de grève sans salaire. Malgré tout, Oluyemesi est prête à se lancer dans un nouveau sacrifice.

« On nous a intimidés, rage-t-elle. On nous considère comme des citoyennes et citoyens de seconde zone. Quand il s’agit des médecins, le gouvernement est proactif. Il leur répond rapidement. En revanche, dès lors que cela concerne toutes les autres professions du secteur de santé, c’est le silence. Ce problème a vraiment trop duré. Trop c’est trop. »

Et au CHU de Lagos, toutes les autres organisations sont sur la même ligne. Sauf les médecins. Eux ont mis fin à leur grève depuis presque une semaine.

rfi