L’Afrique plaide pour le retour de ses biens culturels pillés à l’époque coloniale. C’était vendredi 1er juin lors d’une réunion internationale organisée au siège de l’Unesco à Paris. Cet événement s’inscrit dans la continuité des annonces faites par Emmanuel Macron à Ouagadougou en novembre. Le chef de l’Etat français avait promis de mettre en œuvre d’ici à cinq ans des restitutions temporaires ou définitives de biens culturels africains à leurs pays d’origine. Des ministres, des ambassadeurs et des directeurs de musées africains ont participé à cette première réunion d’envergure sur le sujet. L’occasion pour eux d’engager une réflexion sur les différentes formes de coopérations possibles en matière de circulation de ces biens culturels.
L’Europe prive l’Afrique d’une partie de ses œuvres d’art, le constat de la ministre française de la Culture Françoise Nyssen est sans appel : « Il n’est absolument pas acceptable qu’une large part du patrimoine culturel de plusieurs pays africains soit retenue dans des collections privées et des musées européens. C’est inadmissible. »
A la tribune, le chef de l’Etat béninois plaide pour la restitution de ce patrimoine culturel. Le Bénin est à ce jour le seul pays du continent à avoir officiellement demandé à la France la restitution de certains trônes et sceptres royaux. Ces objets ont une âme, explique Patrice Talon. Ils doivent revenir dans leur pays d’origine : « Les biens culturels sont une composante majeure de l’identité des peuples dont ils incarnent l’histoire. De ce fait, ils doivent rester la propriété de ces peuples tout en continuant d’être accessibles à toute personne en quête de découverte et de savoir. »
Prêts, échanges, les modalités restent encore à préciser. Tout comme le nombre d’objets concernés. Les deux universitaires nommés par le président Emmanuel Macron doivent rendre leurs conclusions d’ici la fin de l’année.
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