Décidément le processus électoral débuté dans le pays connait des anomalies  partout. Dans la ville de Kankan, bras droit du pouvoir en place, la distribution des cartes d’électeurs, se passe dans une vraie atmosphère de désordre.

A quelques jours seulement de la tenue du scrutin législatif et référendaire prévu pour le 1er mars prochain, pour éviter de se retrouver avec une grande quantité de cartes non retirées par les électeurs, les agents distributeurs avec la complicité de certains chefs de quartier certifient en ce moment une sorte de distribution qu’on pourrait tout simplement accuser d’anarchique.
Tout individu qui dit reconnaître des citoyens à travers les cartes électorales, se voit automatiquement dans l’autorisation de les en apportés. Conséquence, ils sont très nombreux, les citoyens qui se plaignent de n’avoir pas pu rentrer en possession de leur seul moyen de vote.

Au quartier Banakôrôda, situé en pourtour de la commune urbaine, s’est déclenchée, une violente dispute entre deux individus. Comme nous l’explique Sékou Saïdou Kaba, chef dudit quartier.

« Cette dispute à laquelle vous avez assisté, est intervenue parce que nous avons refusé catégoriquement de donner des cartes appartenant à des citoyens  à une bande de jeunes qui prétendaient les connaître. Voilà pourquoi cette bande de jeunes a semé le désordre et nous avons jugé nécessaire de suspendre le processus un temps soit peu avant de reprendre ». A-t-il commenté.

Dans tous les lieux de distribution des cartes d’électeurs à Kankan, la procédure connait une avancée surprenant. On en veut pour preuve, le nombre très faible de cartes d’électeurs non retirées dans les différents quartiers de la circonscription. Au quartier kabada1, en plein centre ville, l’opération est presque l’épilogue avant le jour j selon Fodé Kaba, chef du quartier.
« Chaque jour nous sortons de 8h jusqu’à 16 H et les gens viennent retirer leurs cartes.  Nous sommes à 90% de la distribution des cartes. Celles qui restent ne valent que 3 à 4%. Nous espérons que tout cela va finir avant le jour J du scrutin ». A-t-il assuré.

A Salamani, un autre secteur de la banlieue, le chef de quartier nous a fait un point chiffré sur le nombre de carte d’électeurs reçus, distribués et restants. « Nous avons reçu 5.347 carte, nous en avons distribué 4.920, il ne nous reste plus que 427 cartes non distribuées ». A-t-il récapitulé.
Selon le code électoral seul un citoyen muni de sa carte d’électeur  peut voter. Mais pour calmer les tensions des nombreux citoyens qui n’ont pourtant pas retrouvé les leurs, les chefs de quartiers, les invitent à garder méticuleusement les récépissés qui les avaient été antérieurement distribués.

« Depuis le début de cette opération, des personnes viennent se plaindre couramment pour dire quelles n’ont pas reçu leur carte d’électeurs. On a tout fait mais on peine à retrouver leur carte. Ils n’ont qu’à se patienter et bien garder leur récépissé. Même si on ne retrouve pas leurs cartes, il vont obligatoirement voter à travers ce récépissé ». Assurent-ils.

Pour sa part Moussa Traoré, président de la commission électorale communale indépendante, contredit largement. « Je le dit et je le répète, quiconque n’aura pas la carte électeur finale, n’aura accès à un bureau de vote. Ceux qui prétendent le contraire cherchent tout simplement à dorloter les gens ». A-t-il contredit.

A noter que c’est dans ce contexte très nuancé que nous nous allons droit aux urnes le dimanche prochain.

 

Depuis Kankan Kaba bachir