Statuant publiquement et contradictoirement sur l’affaire Ministère Public contre Lancinet Doumbouya, poursuivi pour le délit de trafic de faune, le tribunal de première instance(TPI) de Dixinn a situé le prévenu sur son sort le jeudi 12 octobre 2017. Reconnu coupable des délits de détention, circulation et commercialisation de 41 peaux de crocodile et 4 sacs confectionnés, le prévenu écope 6 mois d’emprisonnement dont 2 assortis de sursis.
Dans ses plaidoiries l’avocat de la partie civile représentant le Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forets ont démontré la mauvaise foi du prévenu qui estime ignorer l’existence d’une loi sur le trafic des crocodiles et de leurs trophées. Selon lui, la Guinée par l’entremise des partenaires en l’occurrence le projet GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) a enregistré des avancées significatives en termes d’arrestations suivies des condamnations des trafiquants fauniques ces dernières années. Pour la partie civile, ces efforts en matière de lutte contre la criminalité faunique ont fait l’objet d’une grande médiatisation. S’indignant sur l’attitude du prévenu qui soutient son innocence, la partie civile a estimé qu’un tel comportement atteste valablement une mauvaise foi. Ainsi, il a demandé l’application stricte de la loi et au titre des dommages et intérêts, ceux-ci devraient être minimisés à 100.000.000 GNF.
Quant au procureur de la République, il a rappelé au premier plan les conséquences néfastes que pouvaient avoir de tels agissements sur l’écosystème guinéen mais aussi sur l’altération de l’image du pays à l’échelle internationale en termes de respect des Conventions signées. Abondant sur la même ligne de la partie civile, il a au second plan exprimé ses inquiétudes sur la mauvaise foi du prévenu Lancinet Doumbouya en se basant du principe constant du droit qui stipule que :’’ nul n’est censé ignoré la loi’’. Il a requis de retenir le prévenu dans les liens de la culpabilité conformément à la loi. Poursuivant, il a demandé au juge de condamner M. Doumbouya à 6 mois d’emprisonnement ferme.
Dans ses interventions, la défense a fait savoir que l’Etat a une part entière de responsabilité notamment en termes de sensibilisation des populations lors des foires artisanales sur l’interdiction ou non de certaines espèces animales et de leurs trophées. Par conséquent, elle a sollicité de débouter l’Etat en relaxant purement et simplement son client.
Dans son délibéré le juge a déclaré Lancinet Doumbouya coupable des délits de détention, circulation et commercialisation de 41 peaux de crocodiles. Pour la répression, il condamne le prévenu à 6 mois de prison dont 2 assortis de sursis et 90.000 GNF d’amende.
Sur l’action civile, reçoit l’Etat en sa constitution de partie civile et a sommé le coupable au paiement de 25.000.000 GNF à titre de dommages et intérêts.
A signaler que Lancinet Doumbouya a été pris le mercredi 04 octobre 2017 en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de 41 peaux tannées de crocodile, 4 sacs dont 3 confectionnés avec les peaux de crocodile et 1 à l’aide de celle d’un serpent boa. Des trophées provenant des espèces animales intégralement protégées par le code guinéen de la faune mais aussi par la Convention de Washington.
Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un crime transnational. Il représente le 5ème crime mondial, amassant plus de 20 milliards de dollars chaque année.
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