Le coach français Bernard Simondi a toujours un intérêt pour le poste de sélectionneur national de Guinée. Attaché aux valeurs du football guinéen, il ambitionne encore de briguer les rênes de nos équipes nationales. Il a de nouveau démasqué sa volonté suite à l’appel à candidature ouvert par la fédération guinéenne de football depuis quelques jours.
Pour rappel, en 2016, le technicien français avait ouvert son cœur à la Guinée sous l’ère du comité de normalisation. A cette époque ; il a été retenu sur la short-List des sélectionneurs qui pouvaient prétendre diriger le Syli National de Guinée. Très malheureusement Lappé Bangoura lui a finalement été préféré.
Cet ancien sélectionneur du Syli National, avait dirigé cette équipe avec brio entre 2000 et 2001. Cette responsabilité fut sa toute première expérience à la tête d’une équipe nationale en Afrique. Et cela lui a valu de bonnes performances.
Pétri de connaissances professionnelles salubres, Bernard Simondi fut le seul sélectionneur à faire qualifier le Syli National Junior à une finale de Coupe d’Afrique. Avec à la clé un parcours étincelant lors des phases de poules, organisées aux Seychelles, la Guinée s’était qualifiée en finale de la compétition.
N’eut été l’ingérence négative des politiques dans le football à l’époque, le Syli Junior était plus que favori pour remporter ce trophée pour la toute première fois de son histoire. Une finale qu’il devait disputer face au Nigeria, et automatiquement qualifié à la coupe du monde Juniors à Trinidad et Tobago.
Ensuite, pour la toute première fois, dans l’histoire du football guinéen, seul Bernard Simondi avait eu la capacité managériale de susciter un grand espoir dans le cœur des guinéens, espérant voir leur équipe nationale se qualifier à une coupe du monde. Il aurait pu être le premier à faire qualifier la Guinée à un mondial en 2002 cumulativement organisé par la Corée du Sud et le Japon.
Si les langues des politiques n’avaient pas bavées sur le football guinéen, la Guinée était dans une bonne posture, forte de ses trois points d’avance, avant son dernier match face à l’Afrique du Sud. Malheureusement, tous ces avantages furent balayés par la Fifa suite à une suspension de la Guinée de toutes les compétitions. Ses rêves étant brisés, Simondi a dû rendre sa lettre de démission au grand dam des amoureux du cuir rond, pour se projeter dans d’autres aventures africaines.
La volonté de Bernard Simondi est grande et ses ambitions sont immenses pour le football guinéen. Et cela n’est pas un défi mais plutôt un pari pour lui. Car il désire redorer le blason du football guinéen, en proposant un projet sportif intégré qui consiste à refonder l’ensemble des structures techniques.
Ceci sous-entend l’implantation en Guinée d’un Centre Technique National (à l’image de Clairefontaine où l’équipe de France livre la plupart de ses matchs de préparation), pour le développement de l’enseignement du football pour les entraineurs locaux, le tout couronné par l’organisation de stages de formation collé à chaque niveau.
Pareillement à ses fonctions de sélectionneur des équipes nationales et grâce à son carnet d’adresse très riche, le français, une fois retenu, souhaite implanter une usine d’équipementier en Guinée au bénéfice des différentes disciplines sportives. La Guinée n’aura plus à pêcher dans les océans à la recherche des équipements pour les équipes nationales.
Bernard Simondi âgé de 64 ans, est un fervent connaisseur du football africain en général et magrébin en particulier. Il a obtenu cette riche expérience pour avoir dirigé plusieurs sélections nationales en Afrique. Notamment le Burkina Faso et le Bénin.
Sa touche particulière a permis au Bénin de se qualifier à une phase finale de la CAN pour la première fois en 2004 organisée par la Tunisie. Et son passage également à la tête des clubs magrébins comme ceux algériens, tunisiens et marocains fait de lui le renard des bancs de touche africains.
Son aventure dans le Royaume Chérifien a failli être plus attractive dans la carrière d’entraineur du natif de Toulon. Car il était à une longueur d’être recruté comme sélectionneur des Lions de l’Atlas. Etant candidat au poste de sélectionneur de l’équipe de France en 2010, son ambition de diriger ‘’Les Bleus’’ vient stopper l’élan du Maroc.
Où il est actuellement en pleine activité et pilote avec brio un club de D1 marocain dont il a eu la responsabilité de diriger les destinées en cours de saison pour lui faire éviter une éventuelle relégation en D2. Il s’agit bien de l’Olympique Club de Khouribga.
Par ailleurs, en dépit de toutes ces expériences, Bernard Simondi, est aussi doté d’une aisance de communication sans faille dans les vestiaires. Il consacre l’essentiel de son temps à la recherche des binationaux en Europe dans le but de garnir l’ossature des équipes nationales. Cette volonté incessante lui avait permis de convaincre des binationaux comme Djan Bobo Baldé et Almamy Shuman Bah à jouer pour la Guinée.
Bilingue, il a, à ce jour, à son actif une dizaine de binationaux, convaincu par ses soins, qui ont manifesté leur désir à arborer les couleurs de l’équipe nationale de Guinée. Notamment Bouna Sarr joueur de Marseille et Amadou Diawara de Naples.
En tout état de cause, il est plus que loisible pour nos dirigeants sportifs d’ouvrir grandement les yeux afin de mieux comprendre la complexité de leur tâche et l’urgence à laquelle le pays fait face. Et mettre de côté tous les intérêts personnels et mercantilistes au profit des intérêts de la nation.
Le football guinéen connaissant une descente vertigineuse depuis des lustres, il est donc nécessaire de recruter un sélectionneur connaisseur du football africain et capable de présenter un projet pour les besoins urgents et pour les générations futures.
Joseph Siba Guilavogui