En Centrafrique, la Minusca, la Mission de l’ONU, a lancé le jeudi 10 janvier une offensive pour tenter de reprendre le contrôle de la ville de Bambari. L’UPC et ses alliés qui tiennent la ville ne décolèrent pas. Ils ont décidé en représailles de lancer un ultimatum au gouvernement en exigeant que tous ses représentants dans les huit préfectures dont ils revendiquent le contrôle plient bagage à partir de ce lundi. Le bras de fer est désormais engagé entre le gouvernement et le CNDS, qui regroupe les principaux mouvements ex-Seleka, à quelques jours de l’ouverture des négociations de Khartoum.

Selon les ex-Seleka, c’est la décision du président Faustin-Archange Trouadéra de maintenir la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation à Bambari, malgré le veto de l’Unité pour la Centrafrique (UPC) et ses alliés qui contrôlent la région, et l’intervention des casques bleus portugais, qui auraient contraint ces combattants à reculer, qui ont été la (ou qui a été la) goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le Conseil national de défense et de sécurité, qui regroupe les trois principaux groupes armés ex-Seleka, a donc lancé au gouvernement un ultimatum au gouvernement central, qui prend fin aujourd’hui.

« Ceux qui n’écoutent pas, on va les foutre en prison, c’est tout »

« On a parlé de préfet, on a parlé de sous-préfet, des secrétaires générales des préfectures, des secrétaires générales des sous-préfectures. C’est bien précisé : à partir de lundi, on ne veut plus voir, ne plus entendre le gouvernement dans nos zones de juridictions. C’est clair et net. A partir de lundi. Ceux qui n’écoutent pas, on va les foutre en prison, c’est tout », explique sans détour Abdoulaye Hissene Ramadane, le président du CNDS et ex-chef d’état-major du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), ancien chef de l’ex-coalition musulmane de la Seleka.

Pas de réactions officielle

Le gouvernement centrafricain n’a pas encore réagi officiellement à cet ultimatum. Une source gouvernementale estime qu’ils veulent plutôt montrer leurs muscles, à dix jours du début des négociations pouvoir-bandes armées qui vont s’ouvrir à Khartoum, mais aussi dit-il, une volonté de faire oublier le revers qu’ils ont subi à Bambari. « Nous prenons ces menaces au sérieux », a poursuivi notre source, mais le gouvernement n’entend pas se courber devant les injonctions d’Abdoulaye Hissène.

Un sous-préfet qui vit dans ces zones sous contrôle du CNDS reconnaît qu’ils sont à la merci de ces bandes armées. « Mais on nous a demandé d’attendre pour voir ce qui va se passer et j’ai décidé de rester sur place », confie-t-il.

 

 

 

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