Parmi les journalistes qui suivent de près l’actualité du football africain, Franck SIMON, véritable passionné, est reconnu comme un expert. Les reportages du Français pour France Football font mouche comme le portrait d’Ocansey MANDELA qu’il vient de dresser ces jours-ci. Voici son papier.
Il est le véritable baromètre du Horoya de Conakry. Quand Ocansey Mandela va bien, le club guinéen aussi ! Court sur pattes mais terriblement remuant, il est aujourd’hui l’atout numéro un de son club en Ligue des champions.
Un mètre soixante-cinq de talent, tout en vivacité et en dribbles. Une frappe du droit redoutable, un sens du jeu aiguisé, un jeu de tête désormais redouté : quand on cite un joueur du Horoya Conakry, impossible de ne pas penser immédiatement à Ocansey Mandela. A 29 ans depuis le 2 février, cet excentré gauche, qui aime tant repiquer à l’intérieur pour glisser une passe à un coéquipier ou armer une frappe, régale régulièrement le public du stade du 28-septembre de Conakry. Son jardin depuis 2014, lorsque Mandela – de son nom complet Ocansey Mandela Amamoo – est arrivé en Guinée en provenance du Séwé Sport de San Pedro (CIV).
Natif du Ghana, Ocansey Mandela débute sa formation à la West African Football Academy (WAFA), véritable pépinière de talents dirigée par le Belge Karel Brokken. Après quelques années passées à développer son jeu, le jeune Ghanéen traverse la frontière et rejoint l’ASFA Yennenga en D1 burkinabè (2008-12). C’est là qu’il sera rapidement naturalisé et endossera même le maillot des Etalons plutôt que celui des Black Stars, après avoir été désigné meilleur joueur du Championnat et meilleur buteur !
Déterminant en Ligue des champions africaine
Après un séjour plus que fructueux au pays des hommes intègres, Mandela rejoint la Côte d’Ivoire voisine. Il s’engage au Séwé Sport de San Pedro, qu’il aide à remporter deux Championnats. Mais déjà, la tentation de rejoindre une ligue pro plus lucrative trotte dans la tête du joueur. Depuis Abidjan, il a beaucoup
entendu parler de la Guinée et surtout, du Horoya AC de Conakry. Moins de deux ans après son arrivée, il accepte donc avec joie le contrat du club présidé par Antonio Souaré alors que le TP Mazembe de Lubumbashi (RDC) et les Orlando Pirates de Soweto (AFS) se renseignent sur lui.
Joueur cadre des Matamkas – le club est basé dans le quartier de Matam – Mandela porte littéralement le Horoya jusqu’en quarts de finale de la Ligue des champions d’Afrique l’an passé, avec trois buts. Victor Zvunka s’appuie sur cet élément qui ne cesse de bouger et de proposer des choses dans son couloir. La marche sera un peu trop haute contre le Ahly du Caire (0-0, 0-4). Alors que la rumeur parle d’un départ possible, Ocansey Mandela prolonge son bail à Conakry, jusqu’en 2020.
À chaque fois que le Horoya a réussi un résultat, Mandela était à la baguette...
Depuis l’arrivée d’un autre français sur le banc, Patrice Neveu, en octobre dernier, Mandela a encore pris de l’épaisseur. Avec le départ au Maroc d’Aboubacar Gal Camara, il porte désormais le brassard des Matamkas. Et il a inscrit trois buts importants en Ligue des champions : le premier lors de la remontada contre les Libyens d’Al Nasr (0-3, 6-2), le second d’une superbe tête entre deux défenseurs devant l’Espérance de Tunis championne d’Afrique (1-1) alors qu’il ne mesure qu’1,65m ! Mardi, c’est encore de la tête qu’il a trompé les Zimbabwéens de Platinum FC (2-0). Du coup, le Horoya croit de nouveau en ses chances d’accéder aux quarts de l’épreuve continentale. Deux victoires sur Platinum et un nul face à l’Espérance ont effacé la lourde défaite concédée devant les Orlando Pirates. A chaque fois que le Horoya a réussi un résultat, Mandela était à la baguette. Il n’y a pas de hasard…
Frank Simon