La maison de la presse de Guinée connait depuis quelques temps des difficultés liées à la mauvaise qualité de la connexion internet. Face à cette triste réalité, notre rédaction a rencontré le directeur général de la boite pour en savoir d’avantage.
Hassane Kaba a tenté de planter le décor et situer les responsabilités.
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Depuis un certain temps, nous constatons une nette détérioration de la connexion à internet. Dites-nous qu’est-ce qui ne va pas au juste ?
Il y a des difficultés de connexion, c’est une réalité. Mais ce n’est pas la maison de la presse de Guinée qui est seulement confrontée à cette réalité. Promenez un peu le regard, vous vous rendrez compte que même les simples utilisateurs de téléphones, les opérateurs de téléphonies en dépit des engagements, des promesses faites, ne respectent pas ses engagements (…..) Je crois qu’à ce niveau-là, c’est l’ARPT qui est sensé exiger des comptes à ces téléphonies pour que les engagements pris soient respectés. Dans beaucoup des pays ailleurs, il y a des organisations qui sont souvent mises en place pour défendre les intérêts des consommateurs, c’est-à-dire, quand les consommateurs paient, il faut qu’ils soient conséquemment servis. Et en matière de technologie, cela est aussi valable. Donc, la maison de la presse n’est pas confrontée à d’énormes problèmes. Elle fonctionne normalement.
Cela dit, au niveau de la connexion, le problème est que nos fournisseurs d’internet ne sont souvent pas à la hauteur de nos attentes. Nous y mettons des moyens que nous pouvons pour essayer de satisfaire de tous ceux qui viennent à la maison de la presse. Je dois dire que cette connexion de la maison de la presse est gratuite. Toutes les connexions qui se font à la maison de presse sont gratuites. Vous savez que par essence tout ce qui est gratuit n’allait pas demander la meilleure de qualité, lorsque la gratuité vous est assurée, n’attendez pas, de l’autre côté, que ce soit la meilleure qualité qui vous soit servie. Nous voulons une meilleure qualité pour nos journalistes c’est notre désir le plus ardent mais exige les moyens et ces moyens font défaut.
Avant la maison de la presse avait une connexion qui pouvait servir même les habitants du quartier pourquoi cette rupture ou ralenti ?
Ce que la maison de la presse était assistée par l’Ambassade de la France, laquelle nous a soutenus pendant deux ans financièrement et cela s’est arrêté à un moment donné, et ensuite, l’Union européenne a pris la relève prés de deux ans. Apres le conseil d’administration a pris la décision de mener une politique qui soit conforme à nos moyens. C’est-à-dire qu’on ne peut faire ce que nous avons en termes de possibilités. La principale source de recette ici, c’est la salle de conférence en dehors de celle-ci tout est gratuit, c’est pourquoi, il faut faire appel aux bailleurs de fond, après le départ de l’Union européenne, l’ambassade de la France, en 2015, nous avons eu le centre européen d’appui aux processus électoraux ( ECCES)qui nous a également soutenu pendant deux ans, mais compte tenu du retard enregistré au niveau des communales, le centre a décidé de partir sur instruction de son bailleur qui est l’Union européenne. Le centre étant parti, la maison de la presse fonctionne selon ses propres moyens. C’est vrai, l’année dernière, l’Etat a décidé de subventionner la maison de la presse mais ce que cette subvention n’arrive pas à temps et elle ne peut pas combler toutes nos attentes.
Donc grosso modo, pour me résumer, je dis que ces difficultés là sont d’ordre technique et technologique et nous nous saurions répondre de cet ordre-là, et tant donné qu’il y a des fournisseurs d’accès à internet, nous collaborons avec ceux-là, et nous faisons face à énormément des dépenses pour que nos deux cybers soient mieux alimentés, mais très malheureusement il y’a parfois des défaillances qui sont notées au niveau de ces fournisseurs.
Quelles sont les démarches que vous êtes entrain de mener pour mettre fin à toutes ces difficultés à la maison de la presse de Guinée ?
Nous menons beaucoup des démarches, notamment auprès des chancelleries, de bonnes volontés pour avoir la possibilité de bénéficier d’un financement, ce que je qualifierai de bon samaritain pour pouvoir résoudre la question. Mais fondamentalement, il faut que les journalistes comprennent que la maison de la presse nous appartient à tous, nous devons tous veiller à son bon fonctionnement, nous devons nous entraider, parce qu’il peut paraitre curieux, moi l’année passée j’étais à une réunion des maisons de la presse et clubs de la presse à Kigali, au Rwanda, et je me suis rendu compte qu’au niveau des autres maisons de la presse soient les prestations sont payées directement ou indirectement ; c’est-à-dire, il y’a aucune prestation qui soit gratuite. Autrement, vous ne verrez pas des journalistes qui viennent se connecter tous les matins, au lieu de 2 heures de temps comme le veut le règlement de la maison de la presse d’ailleurs. Chaque journaliste a droit à 2h connexion, mais pour des besoins on les laisse travailler toute la journée. Mais la conséquence c’est ce que nous ne sommes pas en mesure de fournir les meilleures des prestations. Notre souhait, notre volonté, nous nous battons pour y parvenir, ce n’est pas facile puisque le nœud de la guerre étant l’argent.
Qu’avez-vous à dire au gouvernement Guinéen ou au président de la république en dehors de la subvention ?
La dernière fois le président de la république nous a fait l’honneur de venir fêter au coté de la grande famille de la presse le 3 mai dernier la journée mondiale de la liberté de la presse. A cette occasion il y’a eu intervention qui a été perçu étant plus ou moins dur par le chef de l’Etat qui est du au rang que la Guinée occupe cette année 104ème sur 180 pays en matière de la liberté de la presse. Ça été un l’honneur personnel pour moi le temps qu’il a accepté de visité pendant une vingtaine des minutes l’ensemble des locaux de la maison de la presse. Nous l’avons fait part de toutes nos difficultés et des enjeux surtout les enjeux, comme je l’avais dit au départ la maison de la presse était prise en charge du point de vu de ses dépenses par l’ambassade de la France et l’ambassade des Etats unies que j’allais qui se battu aussi.
J’ai essayé d’expliquer au chef de l’Etat en matière d’information il est très important que la Guinée contrôle elle-même sa maison de la presse, c’est-à-dire qu’elle veille à ce que sa maison de la presse soit à l’abri de toute dépendance extérieure c’est très important. Nous l’avons fait part de tout ce que nous traversons comme difficultés. Le président du conseil d’administration lui a demandé solennellement de construire un siège pour la maison de la presse de la Guinée, nous ne disposons même pas un siège, le loyer nous coute cher, d’ailleurs en terme de recette nous n’avons assez d’argent, en terme d’assistance nous n’en avons pas, nous faisons le meilleur de nous même pour pouvoir en sortir.
Saïdou Diallo pour lemakona.com