« IL Y A DES SIGNAUX QUI MONTRENT QU’IL Y A UNE VOLONTÉ DE MUSELER LA PRESSE DANS NOTRE PAYS…»
La presse guinéenne reste depuis ces dernières semaines la cible à abattre à tout prix par les gouvernants. Des interpellations par-ci, des séquestrations par-là et des bastonnades de l’autre côté ; voilà la situation que vivent les journalistes du pays dirigé par un « professeur » de Droit devenu président de la République en 2010 et plébiscité en 2015, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine.
La dernière velléité à date est cette convocation du journaliste Moussa Moise Sylla dont le collectif d’avocats a réussi à faire annuler pour ‘‘vice de procédure’’ ce mardi 14 novembre 2017. Il a été à nouveau convoqué au PM3 de Matam par la gendarmerie. Une réalité qui sonne tel un écho dans les oreilles du leader du Bloc libéral.
Pour Dr Faya Millimouno joint par Guineenews©, le peuple de Guinée vit un moment très critique de son existence, et qui se trouve malheureuse en porte-à-faux avec la sauvegarde des acquis démocratiques dans notre pays.
« Il y a des signaux qui ne trompent pas. Il y a des signaux qui montrent qu’il y a une volonté de museler la presse dans notre pays. En l’espace de deux semaines, nous avons enregistré beaucoup de cas d’abus de pouvoir et d’attaques sur les journalistes », s’offusque d’entrée le leader politique qui s’est souvent fait remarquer sur des scènes de défense des droits de l’Homme ces derniers temps.
« Vous avez suivi le cas du journaliste Camara de la télévision Gangan. Finalement, il n’y a pas eu de preuve d’un délit quelconque. A cela, s’ajoutent d’autres violences inouïes perpétrées sur les journalistes. Certains ont été brutalisés, leurs appareils endommagés. Et la radio Espace sort d’une suspension d’environ une semaine. L’avertissement donné au groupe Evasion et aujourd’hui, l’interpellation d’un journaliste », égrène Dr Faya Millimouno au bout du doigt avant de se demander véritablement quels sont les dessous de tout cela.
« Je crois qu’il est temps qu’on ne reste pas les bras croisés, pour ne pas vivre l’irréparable », lance-t-il au bout du fil.
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