Le président libérien, George Weah a ouvert lundi sa propre église à Monrovia, lors d’une cérémonie religieuse au cours de laquelle il a prononcé le sermon inaugural devant une foule de croyant.
Finalement, l’ancien ballon d’or, ne finira pas de nous surprendre avec ses nombreuses vies. Footballeur, politicien et, depuis le 31 décembre dernier, …prédicateur. Un président pasteur ? On le croirait à peine. C’est pourtant ce que Georges Weah vient de démontrer avec l’église, baptisée The Forky Jlaleh Family Fellowship, qu’il a officiellement ouvert et dans laquelle il a même prononcé le premier prêche lors d’une cérémonie nocturne organisée sous le signe de la célébration du Nouvel An. Une cérémonie à laquelle ont participé plusieurs représentants du régime libérien, dont le président de l’Assemblée législative du pays, Bhofal Chambers, et le président sortant du Sénat, Albert Chie, indique le média libérien, Front Page Africa.
Dans son premier sermon sur le thème : « La vie est une entreprise ; ce que vous ferez de votre vie vous rendra rentable ou non », le président Weah a encouragé les membres de sa congrégation à s’engager et à plus s’impliquer à la réalisation des objectifs qu’ils se sont fixés pour 2019.
L’ancienne légende du football a profité de l’occasion pour fustiger la corruption et exhorter les haut-fonctionnaires de son administration à plus d’engagement, de fidélité et de responsabilité. « Vous travaillez avec le gouvernement, alors vous voulez saboter le gouvernement, a-t-il déploré. Vous êtes un ministre du gouvernement, mais vous voulez saboter le gouvernement. Vous voulez vous asseoir ici pour que le gouvernement travaille. Vous faites également partie du gouvernement ».
Il les a, par ailleurs, invités à se focaliser sur les défis et opportunités à venir. « Oublions tous les revers de 2018 et concentrons-nous sur la nouvelle année prospère, ce que Dieu vous a donné suffit », a-t-il déclaré.
Lorsque l’ancien joueur de football a pris le pouvoir au Libéria en janvier dernier, il a promis de réformer l’économie qui avait du mal à se relever après la crise du virus Ebola de 2014-2015, de lutter contre la corruption et le népotisme et d’introduire une nouvelle ère pour le pays d’Afrique de l’Ouest.
La corruption a également été un dur boulet pour le président, en particulier avec l’annonce récente de la disparition de 100 millions de dollars (environ 15 milliards de dollars libériens) de billets nouvellement imprimés destinés à la banque centrale.
L’argent aurait été expédié de Suède fin 2017, au beau milieu des élections au Libéria, pour choisir un successeur au président Ellen Johnson Sirleaf, selon Front Page Africa.
L’incident a provoqué une série de blâmes et d’interdictions de voyager, ainsi que l’indignation publique dans l’un des pays les plus pauvres du monde.
En deux mois à peine, la décision de Weah d’ouvrir une église a également suscité des réactions mitigées, ce qui a poussé le ministre adjoint de l’Information au Service technique, Boakai Fofana, à y apporter des éclaircissements. » Il y a une histoire derrière l’Église », a-t-il expliqué. Contrairement à ce que beaucoup ont commencé à imputer, ce n’est pas vaniteux. Ainsi, le président et sa famille ont habituellement eu un petit service hebdomadaire chez lui, depuis des temps immémoriaux. Au fil des semaines, selon cette source, la toute petite congrégation s’est augmentée avec l’arrivée de nouveaux membres de la famille. Le groupe a grandi dans sa demeure et le président « a donc décidé de construire un petit édifice pour continuer la pratique ». Le ministre a ajouté que la grand-mère de Weah l’avait élevé dans des églises. « C’est sa zone de confort », a conclu le ministre Fofana.
Stéphane Baï
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