Même Toto le savait. La marche que la mouvance présidentielle projetait pour demain mercredi n’était qu’une manœuvre. C’était d’autant plus évident que l’incohérence était flagrante. Autoriser une telle manifestation alors qu’officiellement, les manifestations sont interdites depuis quatre mois, c’était inadmissible et quasi-impossible. Le parti au pouvoir s’est juste prêté à cette comédie pour davantage faire avaliser l’interdiction de manifestation. On est là dans de la politique politicienne. Encore que le RPG-arc-en-ciel s’y est mis à fond pour bluffer l’opinion publique.
Au point que certains s’étaient naïvement mis à croire. En particulier, du côté des opposants, on s’apprêtait à fondre sur le pouvoir dont on dénoncerait avec véhémence l’attitude sélective et partisane. A coup sûr, les réseaux sociaux auraient fleuri de commentaires dont certains particulièrement acerbes. Les talkshow médiatiques, quant à eux, auraient été des plus enflammés. Bref, encore une fois, certains étaient bluffés. Quoi que la supercherie était évidente.
Il faut dire que le parti au pouvoir a mis tout en œuvre pour que sa démarche passe pour authentique. Ainsi, on a eu le communiqué qui a largement inondé les réseaux sociaux dans la journée d’hier. Ensuite, il a remis une couche avec la rencontre d’hier au siège du RPG-arc-en-ciel. Autant quelques-uns avaient flairé le piège via le communiqué, autant cette ultime rencontre, elle aussi largement relayée via les réseaux sociaux, a eu raison des sceptiques. C’est dire donc que l’élite du parti a pris de son temps et certainement de ses ressources financières pour orchestrer une comédie dont elle avait conscience qu’elle est montée de toutes pièces. Et que, en toute connaissance de cause, elle avait conscience que la marche n’aurait pas lieu.
Tout cela pour un seul objectif : tenter de faire croire que l’interdiction de manifestation n’est pas dirigée que contre les opposants et les activistes syndicaux et de la société civile. Indirectement, via cette démarche, la mouvance présidentielle, en tant qu’entité politique, essayait de se distinguer de l’Etat. Et que les décisions prises par ce dernier s’imposent à tout le monde, y compris à ceux qui lui sont proches.
L’objectif est-il atteint ? Ce n’est pas sûr. En partie parce qu’en Guinée, par la force des choses, tout le monde est devenu politicien et que chacun en comprend les subtilités et les manœuvres. Surtout si les choses sont aussi flagrantes. Source ledjely.com