La confidence pourrait faire l’objet d’un livre. Et l’auteur se nommerait Alpha Condé. En effet, en marge de la célébration ce 5 octobre 2017, de la journée de l’enseignant, le chef de l’Etat est revenu à un sport qu’il adule particulièrement. A savoir le contexte socioéconomique dont il a hérité, lors de sa première élection à la tête du pays en 2010. A l’en croire, le tableau était si sombre qu’il aurait regretté son élection. Bref, voici les propos du président, tels qu’il les a tenus devant les enseignants :

Où on était la Guinée quand j’ai été élu en 2010. D’abord, je vous ai dit que  mon élection était le fruit de la lutte menée par le syndicat qui a joué un grand rôle. Parce que c’est ce collectif  que nous avons mis en place qui a permis le changement. Mais où on était en 2010 quand je suis devenu président ?  Avant de prêter serment, j’ai fait venir le Fonds monétaire international (FMI). Kassory est témoin. Je leur ai dit de me faire point de la situation. Je vous assure que quand ils m’ont fait le point de la situation de la Guinée, j’ai regretté d’être président. Quand j’ai vu dans quelle  situation  était ce pays, l’inflation était à 21%, les hommes d’affaires qui venaient dans le pays se plaignaient des mauvaises conditions de logement à l’hôtel Novotel. Il n’y avait pas de climatisation. Il n’y avait des moustiques, les draps étaient sales, etc.  Finalement, ils quittaient l’hôtel. Et ensuite, le déficit budgétaire était de 12%. Quant aux routes, n’en parlons pas.

Certes, son héritage, les Guinéens dans leur ensemble, sont d’accord qu’il était lourd. Mais ils sont moins d’accord sur son avis implicite, selon lequel, la situation aurait fondamentalement changé. A propos, il n’y a qu’à voir la situation désastreuse que présente aujourd’hui le réseau routier guinéen pour réaliser que la différence n’est guère énorme. En sorte que celui qui succédera au président Alpha Condé, en 2020, pourrait bien dresser de son propre héritage, un bilan quasi-identique à celui qu’il a partagé aujourd’hui avec les enseignants. Mais au-delà de tout, les Guinéens se demandent bien si le regret qu’il évoque a bien existé. Cette question, les gens se la posent d’autant qu’ils ont l’impression que la seule chose qui est restée constante chez lui depuis qu’il est aux manettes, c’est bien son goût du pouvoir. Ce trait de caractère est si manifeste chez lui qu’on peine à croire qu’il ait un seul instant regretté d’avoir été élu.

ledjely