Malgré le retour de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire, qui prône l’apaisement, et les déclarations du président ivoirien Alasanne Ouattara, en marge du sommet de la CEDEAO, affirmant qu’il n’y a pas de crise entre lui et le président de l’Assemblée nationale, il subsiste des signes de tensions. L’un de ces signes a pris la forme d’un document de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) qui recommande la mise sous surveillance de trois proches conseillers de Guillaume Soro.
C’est un document qui tient en une page et qui circule depuis mardi 24 octobre sur les réseaux sociaux. On peut y lire le nom de trois proches de Guillaume Soro : son chargé de communication Moussa Touré, Félicien Sekongo membre de l’Amicale des Forces nouvelles et Affousiata Bamba-Lamine, ex-ministre du gouvernement Kablan Duncan et ex-porte-parole des Forces nouvelles du temps de la crise ivoirienne.
Ces trois individus, recommande la note du ministère de l’Intérieur, datée du 13 octobre, doivent être mis en observation sur ordre de la DST, la Direction de la Surveillance du Territoire, et leurs passeports immédiatement retirés.
Moussa Touré revenant samedi d’un voyage en Russie en a fait brièvement les frais. Il a été retenu à son arrivée à l’aéroport d’Abidjan avant d’être relâché, son passeport restitué.
Une mesure de restriction qu’on s’explique mal. La DST contactée à de nombreuses reprises par RFI n’ayant pas donné suite.
« Pas de crise »
Ces révélations interviennent surtout alors que le président Ouattara vient, à Niamey, de se placer du point de vue du droit en expliquant que la justice ivoirienne faisait son travail dans le cadre d’une enquête sur une détention illégale d’armes, marquant, par ailleurs, sa volonté d’apaiser les esprits.
« Le président de l’Assemblée [Guillaume Soro] est un jeune homme que j’ai proposé à mon parti pour être président de l’Assemblée nationale. Il ne saurait y avoir de crise entre le président de l’Assemblée et moi-même. Au moment où il a pris fonction à l’Assemblée j’étais encore le président du Rassemblement des républicains dont il fait partie jusqu’à nouvel ordre. Donc il n’y a pas de crise. Vous parlez d’arrestations. Il n’y a pas d’arrestations. Je ne vois pas. Il y a une personne qui a été mise sous mandat de dépôt, en attendant que le jugement se fasse, parce que les enquêteurs ont trouvé six tonnes d’armes dans la résidence d’une personne. Ce n’est pas normal. La Côte d’Ivoire est un Etat de droit et la loi s’applique à tous les citoyens, sans exception. Mais la justice fera son travail », a déclaré le président de la République.
Les trois conseillers de Soro s’insurgent contre cette restriction de circulation tandis que certains observateurs s’interrogent : à force de voir les politiques souffler le chaud et le froid, la Côte d’Ivoire ne va-t-elle pas finir pas s’enrhumer ?
rfi