CONAKRY- Malgré les critiques d’une partie de l’opinion, Alpha Condé est convaincu de son bilan. Ce mardi 12 mars 2019, le Président guinéen a vanté les mérites de sa gouvernance, notamment à travers l’amélioration du climat des affaires.
« Quand j’ai été élu président en 2010, une experte de la Banque Mondiale m’a dit qu’au Rwanda pour ouvrir une entreprise il faut trois jours, mais qu’en Guinée il faut au moins trois mois. Je lui ai dit que je vais relever le défi, c’est chose faite, parce qu’aujourd’hui pour ouvrir une entreprise il faut seulement 24 heures », a lancé le Président Alpha Condé qui rappelle également les nombreuses reformes qu’il a entreprises au niveau de la fiscalité par exemple.
« On a beaucoup de faiblesse. Je peux citer d’abord la Douane avec beaucoup de tracasseries, même chose au niveau du port. Nous venons donc d’adopter le guichet unique du commerce, et désormais toutes ces magouilles au port avec l’argent qui partait de gauche à droite c’est fini parce qu’il y a un tuyau, il y a la facilité pour les exportateurs et autres. Il y a aussi la fiscalité, parce qu’on préfère négocier avec les gens et l’argent ne rentre pas dans les caisses de l’Etat. Nous avons fait des reformes, aujourd’hui il n’y a plus d’espèces ni de chèques (…), parce que même les chèques barrés en Guinée ne sont pas sécurisés, c’est la vérité. Donc aujourd’hui jusqu’à 10 millions on paye par monnaie, et à partir de 10 millions c’est le virement. Nous sommes en train aussi de faire la géolocalisation qui permet à chaque maison d’avoir un numéro, une identité », a ensuite annoncé le Chef de l’exécutif guinéen.
Le locataire du Palais Sékoutoureyah regrette également le manque d’organisation du secteur privé guinéen qui était beaucoup plus orienté vers le commerce.
« Nos entrepreneurs sont d’abord divisés et n’arrivent pas à s’attendre, chacun veut être roi dans une cabane au lieu d’être dans une grande organisation. Depuis 2011 je leur ai dit de se mettre dans une organisation (…). Il faut dire aussi que les Hommes d’affaires guinéens n’étaient pas habitués à l’entreprenariat, c’était trop facile pour eux parce qu’ils ne payaient ni à la douane, ni les taxes (…). Sur les conteneurs on voyait marquer PRG (Présidence de la République de Guinée, Ndlr) ou Armée, pour dire que cela appartient soit à la présidence ou à l’armée pendant que les marchandises appartenaient aux commerçants. C’était facile de s’enrichir donc ils ne pouvaient pas créer des entreprises », regrette-t-il.
BAH Boubacar Loudah pour Africaguinee.com