La Cellule Balai Citoyen dénonce et condamne fermement le non-respect des procédures institutionnelles normalisant l’accès et la mutation à la fonction publique concernant la situation des 54 fonctionnaires du MENA révélée par l’arrêté 2019/071/MFPREMA signé le 21 janvier par le Ministre Billy Nankouma Doumbouya.
L’accès à la fonction publique est une prérogative strictement réglementée. Le non-respect des normes en vigueur régissant l’engagement de fonctionnaires constitue une entrave grave à la loi et un cas de mal-gouvernance flagrant.
La Cellule Balai Citoyen ne peut que s’indigner au moment de consulter la liste des « heureux » et constater qu’il ne s’agit en fait que de militants pro-RPG. A s’y méprendre, cette série d’engagements ressemble très fortement à un cadeau politiquement orienté…
Rappelons qu’il est essentiel que l’accès à la fonction publique soit guidé par des critères de mérite et de compétences. A cet effet, un processus précis est à respecter et le recrutement doit faire suite à un concours. Des appels à candidatures doivent être publiés et des entretiens analysant scrupuleusement le profil des candidats tenus. Tout recrutement qui ne s’alignerait pas sur ces règles des plus élémentaires risquerait gravement de déboucher sur, voire accentuer, la déliquescence de la qualité des services publiques, l’inefficience de l’administration, la banalisation du copinage et du clientélisme institutionnel et, en fin de compte, gangréner progressivement l’Etat jusqu’à sa faillite la plus complète.
Il est en outre à noter l’impact négatif que cette divulgation aura sur la confiance que la population accorde à ses institutions et leurs représentants. Cette affaire bafoue au passage les principes fondamentaux d’égalité des chances et risque de raviver les animosités préexistantes entre communautés ethniques et, partant, mettre à mal notre fragile unité nationale.
C’est pourquoi la Cellule Balai Citoyen se permet, par l’intermédiaire de ce communiqué, d’interpeller le Ministre de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et de la Modernisation de l’Administration sur cette affaire et lui exige de rendre des comptes et prendre toutes les mesures qui lui sont données afin que le respect du droit et de la justice prévalent.
Par la même, nous interpellons également le Premier Ministre, chef du gouvernement, et lui demandons de faire la lumière sur cette affaire et prendre des dispositions pour que pareils cas ne puissent se réitérer.
Enfin, nous interpellons le chef de l’Etat sur sa responsabilité en ce qui concerne le bon fonctionnement et la gestion saine des Institutions de la République. Nous sommes convaincus que cette affaire qui entache fortement le parti politique qui est le sien est prise très au sérieux et espérons que les actes attendus afin d’affirmer les principes démocratiques et de l’Etat de Droit seront pris rapidement.
Nous assurons que nous continuerons à suivre cette affaire de près et ne lâcherons rien tant que tous les responsables de cet abus n’auront pas été jugés et qu’un nettoyage complet n’aura pas été accompli.
Ce n’est que dans ce cas que le peuple guinéen pourra à nouveau croire en ses Institutions et au déclaré dévouement de ses dirigeants.
Conakry, le 07 février 2019
Secrétariat Administratif
Salia Camara