Les seules interviews qui vaillent et qui puissent contenter Alpha Condé c’est celles qui peignent tout en rose ou en vert. Toutes celles qui outrepassent cette donnée première sont passibles de réactions, d’insolences ou de discourtoisie outrancière de la part du président guinéen.

Il avait déclaré qu’en Guinée qu’il n y a pas de journalistes professionnels. Il a oublié que ce sont ces médiocres-là qui ont fait du bruit jusqu’à ce qu’il sorte de prison. Cette estampille le poussait donc à n’accorder d’interview qu’aux médias étrangers ou panafricains. La presse locale était tout bonnement ignorée. Désormais, bâillonnée. Son mariage avec la presse occidentale n’est pas des plus réussis non plus. Après une longue période de vie de noces.

Le président guinéen veut qu’on parle de lui, comme un chargé de com, en omettant les grosses dérives enregistrées sous son régime : détournements, marchés de gré à gré, corruption, absence d’infrastructures de tous ordres, crise politique et sociale, mais surtout velléités de 3è mandat, etc. Evoquer ces sujets est synonyme de crime de lèse-majesté. C’est tabou.

On le voit encore, sourire en coin, après l’extrait de Paul Pogba. Avec un brin de faux nationalisme, Alpha Condé s’enorgueillit. C’était mal connaitre le comportement souvent vicieux des journalistes professionnels : trouver une assurance pour mieux attaquer le sujet au vif. Condé rayonnant au départ, a noirci à l’arrivée. Il est allergique à la presse, même à celle qu’il chouchoutait auparavant. Il ne lui reste plus que… François Soudan, le mercenaire de la rotative. Ce n’est pas parce que le roi a une plaie que les mouches ne vont pas voler…

kaba bachir