La ministre guinéenne de l’agriculture Mariama Camara a été condamnée pour faits de corruption à une peine de 20 mois de prison avec sursis, 12 000 euros d’amende et 300 000 euros de confiscation des biens ce vendredi 29 juin 2018 par le tribunal correctionnel de Bruxelles en Belgique rapporte l’Echo.
L’affaire remonte aux années 2000. Alors que l’actuelle ministre était à la tête de la SOGUIPAH (société guinéenne s’occupant du caoutchouc et de l’huile de palme).
Selon la justice belge, un« schéma de corruption » avait été mis en place entre la société belge Scofin et dame Mariama Camara pour s’attirer les faveurs des autorités publiques guinéennes. « Mariama Camara, en sa qualité de fonctionnaire publique, a sollicité auprès du groupe Socfin une rémunération et que Socfin a proposé un schéma de paiement », explique le tribunal.
Elle recevait selon le tribunal correctionnel de Bruxelles, 6 % du prix d’achat total du caoutchouc, argent qui était transféré sur son compte via la société WAT (West African Trading), société-écran basée à Guernesey et détentrice des contrats de commercialisation entre les plantations du groupe Socfin et la Soguipah. Pour la juge Anne Carlier, « les actes de corruption ont été dissimulés par la convention qui est entièrement fausse ».
Dans son jugement, la justice a décelé que d’autres paiements de la société WAT ont été versés à d’autres dignitaires guinéens notamment l’actuel Premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, Ibrahima Kassory Fofana qui aurait reçu un versement de 50 000 euros.
Le patron du groupe Socfin, Hubert Fabri et quatre de ses hauts cadres ont aussi été condamnés à des peines de 12 mois de prison et 6.000 euros d’amende, le tout avec sursis.
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