Le lieutenant Aly Badara Camara dit « Josimo », béret rouge de son état en service au bataillon autonome des troupes aéroportées, a été interpellé dimanche par l’escadron mobile numéro 2, suite à des coups et blessures infligés à des membres de sa famille, y compris des femmes sans défense, accompagné de destruction de biens privés.

L’homme, incité par son grand frère de lait, Ibrahima Sory Bangoura, en compagnie de quelques membres de sa famille maternelle appuyés par des loubards s’est attaqué délibérément à la maison de son défunt père, feu Samba Camara, ancien notable à Dixinn Mosquée un quartier où ce dernier a occupé les fonctions de chef de quartier jusqu’à sa mort en 2002. Feu Samba Camara est reconnu par ceux qui le connaissent pour son courage, sa générosité et son honnêteté.

Le groupe d’assaillants s’en est pris aux murs, a arraché des feuilles de tôles et passé à tabac au moins 2 femmes et 2 jeunes hommes. Pire, une partie du groupe a refusé catégoriquement de répondre à la convocation de la gendarmerie et s’est rebellé en barricadant la concession abritant la maison de feu Samba Camara durant quasiment toute la journée du dimanche.

Cette scène surréaliste s’est produite après une décision judiciaire rendue en bonne et due forme en faveur de la partie de la famille agressée. Le juge Ibrahima Sory Yansané du tribunal de première instance de Dixinn, après un transfert judiciaire sur les lieux suivi de l’audition de toutes les parties et de l’analyse de la situation, a rendu un arrêt digne d’éloges pour son sérieux et son professionnalisme. En effet, au cours des confrontations, la partie plaignante, soutenue par le lieutenant Camara n’a pas pu exhiber le moindre papier attestant une quelconque propriété de la maison objet du conflit. Or, les héritiers de feu Samba Camara, qui habitent la maison et ses annexes détiennent tous les papiers légaux et originaux dont certains ont été établis depuis l’époque du défunt président Sékou Touré. Ces documents vont de l’acte de donation au titre foncier, tous originaux…

Cette affaire survient au moment où l’autorité de l’Etat est mise à rude épreuve suite aux violences postélectorales. Elle tombe mal dans la mesure où la réforme de l’armée initiée par le chef de l’Etat a permis ces dernières années de limiter sensiblement les dérives auparavant commises par certains hommes en tenues, en extirpant une bonne partie des brebis galeuses de l’armée. Par le passé, le lieutenant Camara a déjà été radié de l’armée pour des actes graves avant d’être réintégré suite des interventions.

La balle est désormais dans le camp des autorités qui ne doivent en aucun cas cautionner de tels comportements qui nuisent à la bonne réputation de tous ces très nombreux militaires qui font la fierté de ce pays. Le colonel Diarra Camara, chef du BATA, un homme d’honneur, pourrait être directement saisi par la famille victime des violences. Affaire à suivre.

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