L’engouement pour les sodas ou les boissons gazeuses remonte au XVIIIe siècle et à l’avènement des eaux minérales naturellement effervescentes. Employées à l’origine pour adoucir les lendemains de fêtes trop arrosées, elles ne sont finalement jamais passées de mode. Le Nord-Américain moyen en consomme 182 litres par an, et les Européens s’en approchent dangereusement.
Les termes « boisson sucrée gazeuse » ou « soda » désignent toute boisson non alcoolisée qui renferme de façon générale du gaz carbonique, de l’eau, du sucre (ou un édulcorant artificiel), des arômes naturels ou artificiels qui lui donnent son identité, un ou plusieurs colorants et parfois aussi de la caféine.
À l’exception du sucre et de la caféine, qui sont des stimulants, sodas et boissons gazeuses, dans leur grande majorité, ne contiennent aucun élément nutritif. Une canette de 250 ml de cola fournit environ 100 kcal et, s’il est en version « diète » (avec des édulcorants), moins de 10, mais sans plus d’éléments nutritifs que la version originale.
Sodas et boissons gazeuses: leurs conséquences et impacts négatifs sur notre santé
Il n’y a pas de mal à s’offrir un soda de temps en temps, mais une consommation régulière entraîne facilement un problème d’obésité.
Elle nuit également à la denture, car le sucre des sodas entretient les bactéries, agents des caries. Beaucoup de sodas contiennent en outre des acides (acides phosphorique, citrique…), lesquels attaquent l’émail des dents.
Il faut prendre la peine de lire la liste des ingrédients pour bien comprendre ce que l’on absorbe en buvant son soda favori. Les colas sont très riches en phosphore, qui inhiberait l’absorption du calcium. Il y a aussi un danger que les boissons gazeuses en viennent à remplacer le lait, surtout chez les jeunes. Or l’enfance et l’adolescence sont des périodes de la vie où les besoins en calcium augmentent pour assurer le développement du squelette et la densité des os.
Par ailleurs, il faut savoir que, en buvant deux grands verres (de 35 à 40 cl) de cola, un enfant de 27 kg absorbe 50 mg de caféine, ce qui équivaut à deux bonnes tasses de café pour un homme de 80 kg ! L’effet excitant s’observe souvent chez les enfants agités ou qui n’arrivent pas à s’endormir.
Chez les adultes, trop de caféine peut favoriser l’hypertension et l’arythmie. Les personnes qui y sont sujettes ont tout intérêt à choisir un cola «sans caféine».
Les boissons gazeuses à saveur de jus de fruits ne sont pas meilleures pour la santé. Si on lit bien l’étiquette, on verra qu’elles renferment au mieux 10 % de jus de fruits, mais surtout des sucres et des colorants.
Bref, consommées avec modération, les boissons gazeuses ne sont pas nocives. Le vrai danger tient à la quantité. Elles calment l’appétit, sans fournir aucun élément nutritif. Les enfants qui commencent un repas par une boisson sucrée ont souvent moins d’appétit pour les aliments santé.
Toutefois, aux malades qui ne peuvent prendre de nourriture solide ou liquide, on recommande souvent de boire une boisson gazeuse sucrée pour en tirer de l’énergie. En cas de nausées, quelques gorgées de cola ou de bitter apportent parfois du soulagement.
L’association dangereuse sodas-repas rapide
Une raison pour laquelle les boissons sucrées gazeuses mènent à l’obésité tient à l’habitude que l’on a de les consommer avec des aliments très gras. Le sucre de la boisson incite le pancréas à produire de l’insuline et l’insuline signale à l’organisme de faire des réserves de graisses. Sur les entrefaites surviennent le hamburger et les frites. Comme il y a plus d’insuline qu’il n’en faut pour le repas, le corps stocke les graisses au lieu de les brûler.
Obésité et boissons gazeuses
Une étude publiée dans la revue médicale The Lancet suggère que, avec une boisson sucrée gazeuse par jour, un enfant court 60 % plus de risques de devenir obèse. L’étude, menée par l’Hôpital des enfants de Boston, a suivi pendant 2 ans 548 enfants d’âge scolaire (11-12 ans).
Après chaque boisson sucrée que ces enfants ont bue dans ce laps de temps, leur indice de masse corporelle a augmenté ; par ailleurs, leur risque d’obésité s’accroissait de 60 %. Ces résultats restaient constants quels que soient la masse corporelle initiale, le régime alimentaire, le nombre d’heures passées devant la télévision ou l’activité physique. Une explication à ce phénomène pourrait être que quand on mange beaucoup lors d’un repas ou entre les repas, on a tendance spontanément à moins manger au repas suivant. Mais lorsque l’excès de calories provient de boissons sucrées, tout se passe comme si l’organisme n’en tenait pas compte : l’apport calorique lors du repas suivant n’en est pas diminué pour autant.
Mouctar Diallo