En 2014, la Guinée se porte candidate pour l’organisation de la CAN 2021. L’édition, tout comme celle de 2019, doit être attribuée à Addis Abeba en Éthiopie. Ainsi en a décidé le Comité Exécutif de la CAF. La FEGUIFOOT s’attelle alors à réunir toutes les conditions pour remplir le lourd cahier de charges de la prestigieuse compétition.
Des sociétés et entreprises de la place sont contactées. Et, c’est finalement MTN GUINÉE qui accepte d’aider la FEGUIFOOT à monter son dossier en libérant tous les montants souhaités.
A la surprise générale, le président de la FEGUIFOOT, Salifou Camara, alias Super V ne s’ouvre à personne au pays et va solliciter les services d’un cabinet français pour faire le travail de présentation de notre pays qui foisonne pourtant de talents fabuleux, capables de faire ce travail. C’est pourquoi, à la présentation du dossier guinéen dans la capitale éthiopienne, la CAF, et tous les observateurs présents, étaient courroucés par cette attitude inconvenante de la FEGUIFOOT. Et, c’est peut être pour cette raison que, n’ayant pas été retenu à l’issue des délibérations, la CAF, pour nous consoler, a attribué à notre pays, et de gré à gré, l’organisation de la CAN 2023.
Juste, il n’y a pas péril en la demeure. La FEGUIFOOT, en se trouvant un sponsor, MTN en l’occurrence, a permis à l’Etat de faire des économies. On le pensait vraiment. Mais, c’était compter sans la cupidité de Super V qui vient de se faire payer la totalité de ces montants par le même Etat guinéen en arguant avoir personnellement préfinancé l’opération et demandé de se faire rembourser.
Un double emploi que rien ne peut justifier sinon un vol, en plein midi, de milliards de nos francs. Ce qu’on aurait pu éviter si on avait tant soit peu cherché à comprendre ce qui s’est passé en allant simplement poser la question à MTN.
Non! Ordre à été donné au budget qui avait systématiquement refusé de se faire avoir par ce bandit à col blanc dont la venue dans le monde du football n’a d’autre motivation que de se faire des sous sur le dos et à la sueur des athlètes. Selon nos informations, c’est l’éternel ami et soutien de Salifou Super V, le ministre Ibrahima Kassory Fofana, qui aurait usé ou abusé de sa proximité avec le chef de l’Etat, qui serait celui par lequel Salifou Super V a pu faire passer son dossier de faux remboursement.
Que Kassory pose de tels actes, cela n’étonne guère. On se souvient que, devant le refus catégorique du général Lansana Conté de voir Super V prendre la présidence de la Fédération Guinéenne de Football au détriment du technicien avéré, le pharmacien, Baba Sakho, c’est bien Kassory Fofana et feu Zainoul Abidin Sanoussy, qui avaient fait savonner le plancher du président paysan, patriarche et le pousser à retourner docteur Baba Sakho à ses amours universitaires à Alger, en qualité d’ambassadeur.
La suite, on la connaît. Super V sera président pour quelques mois avant d’être débarqué. La traversée du désert durera 10 ans avant qu’Alpha Condé, dont il est devenu ami, ne l’impose de force à la famille de notre football.
Comme on le voit, les habitudes ont la vie dure chez nous. Mais, si Kassory Fofana peut aider Super V à voler l’argent de l’Etat, il est certain qu’il ne pourra en aucune manière le sortir du grappin de la FIFA qui a ordonné un audit de la gestion de la FEGUIFOOT.
Les conclusions de cet audit sont attendues dans les prochains jours. Et, tout porte à croire que Salifou Camara, alias SUPER V, n’est pas blanc neige dans ces opérations financières.
c’est pourquoi, sentant le vent qui peut l’emporter souffler, il a pris son avion, il y a 72 h pour Paris afin de s’y réfugier. Peine perdue. Car, sauf s’il change de planète ou qu’il prouve son innocence, faute de quoi de grands déballages suivis d’humiliation attendent notre ami.
Des baobabs sont déjà tombés. Cce n’est pas un arbuste qui peut résister à la tronçonneuse de la FIFA. A moins que, là aussi, Ibrahima Kassory Fofana ne fasse comme il l’a fait chez nous: profiter de sa position pour faire piller l’Etat. Malheureusement pour lui, la FIFA n’est pas la Guinée et Infantino n’est pas Alpha Condé. Dossier à suivre.
Amadou Diouldé Diallo, journaliste et historien