Conakry, Guinee : Le monde médiatique guineen vit une semaine noire depuis l’interprétation d’un ancien numéro issu d’une emission de feu Alseny Duplex de Gangan Fm. De l’arrestation des journalistes de la chaîne incriminée à la folle brutalité exercée sur un groupe de journalistes à Matam, des questions se posent.

Qui a ordonné l’assaut contre les journalistes présents à Matam, réclamant la libération de Camara Aboubacar, coordinateur du Groupe Gangan ? N’y avait-il pas un autre moyen de disperser ces journalistes sans les brutaliser, les agresser physiquement ? Pourquoi les hommes en uniforme ont volontairement décidé de casser, à coups de cailloux et de cross, les caméras et autres outils de travail des journalistes non armés? En fin de compte, pour qui sonne le glas?

C’est pour avoir la réponse à ces questions que les Associations professionnelles de journalistes ont décidé de déposer officiellement dès ce lundi 6 novembre au Tribunal de Mafanco, une plainte en bonne et due forme.

« Fin de l’impunité »

Les associations professionnelles guinéennes des médias en Guinée ont commémoré d’ailleurs le 2 novembre 2017, la journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes.

Dans sa déclaration, la présidente de l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication Guinée (APAC), a indiqué que cette journée, Le  ‘’2’’ novembre de chaque année, représente désormais, une date à saisir pour rappeler les multiples crimes commis, au niveau national et international, contre les professionnels de l’information.

Car, malgré la mobilisation d’hommes et de femmes épris de liberté de la presse, mais aussi, en dépit du caractère indissociable entre une presse libre et une démocratie forte, l’information est encore malmenée et bâillonnée à travers le monde.

« En cette journée commémorative, les acteurs des médias guinéens, sont plus que jamais sur le qui-vive, submergés par une inquiétude grandissante due aux violences parfois mortelles dont des journalistes ont récemment été victimes ».

Parlant de l’acte ignoble de la gendarmerie de Matam contre les journalistes qui réclamaient la libération de leur confrère, elle dira que  » les associations professionnelles des médias en Guinée, s’engagent, avec l’accompagnement de tous les démocrates d’ici et d’ailleurs, à poursuivre en justice les auteurs de cette répression aveugle, ignoble et inhumaine. Cette action sera assortie d’une demande de réparation des préjudices moraux, matériels et financiers, causés aux victimes et à l’ensemble de la presse guinéenne  »dit-elle

A cet effet, et pour joindre l’acte à la parole, les associations professionnelles des médias de Guinée, invitent l’ensemble des acteurs de médias à se présenter, le lundi 6 novembre prochain au tribunal de première instance de Mafanco, pour déposer une plainte.

Hier jeudi, la semaine noire pour la presse guinéenne s’est poursuivie par la suspension et ce, pour sept jours, de la radio Espace  et ses antennes relais en régions.

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