Très vite et plus précisément le samedi 21 juin 2014, à la faveur du lancement des travaux  d’aménagement et de bitumage de la route Kankan-Kissidougou, longue de 194 Km, avec un coût total évalué à plus de 305 824 856 99 d’euros (BND), soit environ 200 milliards de FCFA,Alpha Condé – lui qui octroie tous les gros marchés publics par copinage – avait tenu à éclaircir l’immixtion de l’entreprise burkinabè Ebomaf.

« L’attribution de tout projet de ce type s’opère après un appel d’offres ouvert. La sélection des entreprises est fondée sur des critères précis. Si EBOMAF a été retenue, ce n’est ni par favoritisme ni par une amitié quelconque pour son PDG. C’est tout simplement parce que les propositions technique et financière ont convaincu la Commission d’attribution. EBOMAF a été sélectionnée sur la base de ses compétences », avait notamment dit Alpha Condé. C’était en quelque sorte, ticket d’entrée validé. Il était prévu de bâtir une route aux normes internationales en lieu et place du tracé actuel qui souffre de dégradations extrêmes. En plus d’une chaussée très consistante, elle devrait reconstruire la quasi-totalité des ouvrages d’art. Deux ponts métalliques et treize  autres devraient être ainsi démolis et reconstruits en béton armé conformément aux normes édictées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Toute une armada ingénieurs, des techniciens, d’engins et d’ouvriers a été aperçue y compris une quarantaine d’entrepôts à Conakry. Ceci, c’était de respecter le délai d’exécution qui était de 36 mois. Ebomaf s’est vite attiré de vives critiques du côté de la région de Kankan ainsi qu’à Conakry, à cause du retard accusé dû officiellement « au changement survenu suite au réaménagement demandé par le gouvernement, coïncidant à la saison pluvieuse. » Tout le décor aperçu n’a servi que de photos pour mettre tout le monde d’accord.

Sauf qu’une histoire d’argent est née entre gouvernement et entreprise : « Ils nous disent qu’ils n’ont pas d’argent et que désormais au lieu du bitumage des 195 Km, qu’il faut faire 40 Km en bitume et le reste en terrassement » affirme, sur guinée news,  le directeur des travaux d’EBOMAF Kankan, JeanOnibon, ajoutant que : « Quelques temps après, toujours par rapport au même contrat, ils reviennent pour dire qu’ils n’ont pas d’argent et que désormais, il faut faire 20Km de bitume et 40 Km de terrassement. On a toujours accepté sans pour autant perdre de vue que c’est nous qui perdons au regard de l’investissement fait dans le matériel déployé sur le terrain. »

N’y tenant plus et bénéficiant certainement d’une complicité et d’une proximité haut-perchée en Guinée, Ebomaf se serait taillé avec quelque 62 millions d’euros, alors que la route dont il est question avait été travaillée par les Cubains, d’où d’ailleurs la présence nombreuse de plusieurs métisses cubains à Kissidougou. On apprend que la surfacturation par Km donnait également du tournis. Tout se serait négocié entre hauts commis de l’Etat jusque sous les lambris dorés de Sékhoutouréya.

Info ou intox ? Nous y reviendrons.

 

 

source : kababachir.com