La problématique de gestion des clubs à l’intérieur de soutienu pays se pose avec acuité en Guinée, car depuis des années on constate un abandon dramatique des clubs dirigés par les districts et ligue amateur de notre pays. A quoi cette situation est-elle due ? Voici la principale question à laquelle on tentera de répondre ici. Pour répondre à cette question fondamentale de notre sport roi, il parait important de rappeler que dans le passé notre championnat ou notre coupe nationale était l’émanation de toutes les régions.

Certains clubs de l’intérieur du pays remportaient alors ces trophées très enviés à l’image du Manden FC de Siguiri, du Club Olympique de Kakandé vainqueur des éditions de la coupe nationale entre1986 et1988, du Makona de Gueckedougou (1990) ou encore du Gangan FC de Kindia qui a écrit de belles pages d’histoire de notre football. Mais aujourd’hui, ces mêmes clubs comme d’autres équipes sont dans la débandade dans nos différentes préfectures, d’autres ne sont même pas constitués, sauf à l’approche de la coupe nationale. Pourtant, dans certaines préfectures existent bel et bien des sociétés qui auraient les moyens de soutenir ces clubs de district.

Que font les entreprises de la région de Boké pour les différents clubs de cette région sportive. Idem pour le Gangan FC qui souffre, des sociétés de Kindia ne peuvent-elles pas aider ce véritable élément du patrimoine préfectoral ? Pourquoi le Soumba FC est –il délaisser ? Le Gabou FC est –il à la hauteur des attentes, ou alors qu’est ce qui le freine ? On connaît une multitude de sociétés en forêt mais elles ne sont actives ni en Ligue 1 ni en Ligue 2… C’est pourquoi, l’on se pose cette autre question : quel est donc le contenu de notre politique sportive ? Est –il prévu, à un niveau élevé du département des sports, un contenu local par rapport aux communautés, en termes de subventions des équipes préfectorales ? Ou encore les redevances des sociétés sont-elles reparties comme il faut, en prenant en compte l’intérêt de la jeunesse à travers la culture et le sport ? A mon humble avis, le football guinéen a besoin d’une bonne politique sportive, claire et cohérente, impliquant l’ensemble des structures décentralisées du département des sports.

Une stratégie étudiant cas par cas les différents aspects de développement de nos sports, surtout celui du numéro un, le football. Ensuite, à la différence des anciens comités exécutifs, il faudrait que l’actuel comité exécutif de la Fédération Guinéenne de Football s’emploie à mettre en place des séries de réformes. Le bon exemple est fourni par la création d’une ligue amateur qui vient de naitre. Cette LGFA a pu organiser cette année sa première édition prenant en compte ces équipes des différentes préfectures qui renaissent et commencent à émerger (exemple : le Manden FC de Siguiri) Avec ce tournoi à deux niveaux, impliquant les nationales 1 et 2, les clubs préfectoraux pourront assurer l’animation dans les différentes villes. Mais surtout permettra à ces clubs abandonnés à eux-mêmes de renaitre de leurs cendres. Et pour finir cela devrait inciter les décideurs du monde de l’entreprise à comprendre comment aider le football dans l’arrière-pays.

Par Amadou Labaya camara consultant sportif