L’une des principales décisions du Comité Exécutif de la Caf réuni par visioconférence le 30 juin dernier est le choix du Maroc pour abriter le « Final Four » de la Coupe de la Confédération. Si cette décision fait partie des solutions trouvées pour finir les compétitions interclubs bloquées en raison de la pandémie de la Covid 19, elle reste pourtant un mauvais choix en raison de la présence de deux équipes marocaines.

48 heures après la tenue de cette réunion du Comité exécutif de la Confédération Africaine de Football aucune voix ne s’est élevée pour dénoncer ce mauvais choix de l’instance dirigeante du football africain. Et pour cause. La décision prise passe comme une solution afin de mener à son terme les compétitions interclubs qui ont connu une suspension en raison de la pandémie du Coronavirus. L’un des pays qui dispose des infrastructures sportives modernes du continent africain est le Maroc et personne ne peut le nier. Sur beaucoup d’autres plans d’ailleurs. Ces dernières années également le Maroc a accueilli plusieurs évènements sportifs plus précisément en football. Mais toutes les faveurs accordées au football africain par le Maroc ne doivent en aucun cas être des prétextes pour s’approprier toutes les facilités au détriment des autres pays du continent. Le cas de la Coupe de la Confédération en est une illustration parfaite. Des décisions à polémique prises par la Caf et qui offrent des faveurs « voilées » au Maroc. Désignation du Maroc pour abriter la finale de la Coupe de la Confédération et depuis le 30 Juin dernier désignation du Maroc pour abriter le « final Four » avec deux équipes du Maroc.

Le Maroc pour la finale de la Coupe Caf

AUsoir du 8 mars 2020, les quatre équipes qualifiées pour les demi-finales de la Coupe de la Confédération étaient connues. Horoya Ac de la Guinée, Pyramids Fc de l’Egypte, Hassania Agadir et Rs Berkane du Maroc. Si les quatre équipes ont brillamment obtenu leur billet pour les demi-finales, il convient de féliciter surtout le Maroc dont deux équipes ont fait un parcours exceptionnel pour être à cette étape de la compétition. Et c’est dans ce même temps que la Confédération Africaine de Football après avoir lancé un appel à candidatures devait désigner la ville africaine qui abritera la finale de la Coupe de la Confédération. Le Maroc restera le seul pays qui a soumis sa candidature. La Caf savait très bien qu’en ce moment où le choix du pays devrait être opéré, il y avait deux équipes marocaines en demi-finale. Dans n’importe quel cas une des équipes sera en finale donc jouera à domicile. Une réflexion aurait pu être menée dans ce sens et éviter cette situation qui serait largement à l’avantage de l’équipe marocaine en finale surtout lorsqu’on connait l’engouement du public dans la plupart des pays maghrébins et parfois leur dérapage en cas de défaite. Si cette première décision de choisir le Maroc pour abriter la finale ne faisait pas trop polémique puisque c’est le seul pays à soumettre sa candidature la deuxième décision reste très préjudiciable pour la compétition.

Le Maroc pour le « Final Four »

« Les compétitions interclubs à savoir la Ligue des Champions de la Caf Total et la Coupe de la Confédération de la Caf Total, reprendront en Septembre sous le format « Final Four ». Chaque demi-finale sera disputée en un match unique… Le Maroc abritera le Final Four de la Coupe de la Confédération de la Caf ». C’est la décision prise par le Comité Exécutif de la Caf en sa réunion du 30 Juin dernier. Le Final four ce qui signifie le carré d’As concerne les quatre équipes qui devront disputer les demi-finales d’une compétition. Et la décision de la Caf veut tout simplement dire que les deux demi-finales et la finale auront lieu au Maroc. Encore le Maroc pourra-t-on dire.

CETTEdernière décision a de quoi révolter puisque l’on se rend à l’évidence que le Maroc a une main mise sur le football africain. Pourquoi ne pas choisir un terrain neutre pour abriter ce Final Four ?. Le Maroc est-il à l’abri de la pandémie du Coronavirus ? Ou le Maroc offre t-il le meilleur plateau sanitaire pour protéger les joueurs et officiels ? Ou se trouve alors l’équité dans le sport tant prôné ? Cette déclaration du coach de Horoya Lamine N’Diaye en dit long. « A mon sens quand tu fais des matches sur terrain neutre, il faut que ça soit vraiment neutre, surtout lorsqu’on connait déjà les données. Là, on sait qu’il y a deux équipes marocaines en demi-finale, donc si tu joues une de ces équipes en finale le stade sera acquis à sa cause. Ils auraient pu choisir un autre pays qui n’est pas concerné. La Tunisie par exemple, c’est un pays neutre, plus indiqué si on voulait rendre neutres les choses. ». L’on peut aisément comprendre ce coup de gueule du coach de Horoya, surtout lorsqu’on sait que le club champion de Guinée est le seul représentant de toute l’Afrique subsaharienne dans le carré d’as de la Ligue des champions et de la Coupe de la Confédération.

Pour finir, avec la pandémie actuelle, les matches sont joués à huis clos. Mais en Septembre où sont programmés les matches, le Maroc aurait-il encore une autre facilité pour faire remplir les stades ? Une question à laquelle on trouvera réponse.

Cette politique de deux poids deux mesures pourraient se retrouver être fatale pour la Caf dans la mesure où le jour où le Maroc ne donnera plus des facilités pour bénéficier des faveurs, l’instance africaine de football ne trouvera plus de répondant chez les autres qui avaient été marginalisés.

Somme toute la loi du football se trouve sur le terrain et un match n’est jamais gagné sur papier ou gagné en jouant sur le moral des adversaires. La réalité reste et demeure sur le terrain après les 90 minutes réglementaires de jeu et parfois plus.

Christian