La quiétude et la sérénité ont laissé place à la peur chez les commerçants guinéens qui n’ont plus la sécurité escomptée pour faire prospérer leurs affaires. Régulièrement victimes de vandalisme et de casses, ils font face depuis un certain temps à des enlèvements. Un phénomène nouveau.

Les commerçants guinéens ont perdu le sommeil et à juste raison. Depuis quelques années, leurs magasins sont régulièrement la cible de pillages à l’occasion des manifestations politiques, sans jamais être indemnisés. Plus grave, ils sont maintenant victimes d’un harcèlement de type nouveau.

« Cette insécurité atteint un autre seuil, à travers des actes de kidnapping contre paiement de rançon, pointe un porte-parole des commerçants. A titre d’exemple, plus de 17 opérateurs économiques ont été kidnappés, avant d’être libérés après le paiement d’une rançon. »

Un opérateur économique de plus de 80 ans est par exemple depuis bientôt deux semaines dans les mains de kidnappeurs. Un membre de sa famille se dit extrêmement inquiet. « C’est moi qui communique avec eux avec mon téléphone depuis la prise d’otage, et jusqu’à maintenant ils n’ont pas formulé de revendication, dit-il. C’est même souvent moi qui vais vers eux pour leur demander ce qu’ils veulent et ce qu’ils attendent de nous. »

Un « business » juteux

Le paiement d’une rançon est extrêmement juteux pour les kidnappeurs qui selon des sources bénéficient souvent de complicité. C’est pourquoi les opérateurs économiques dénoncent le laxisme de la justice.

« Il y a certains kidnappeurs qui ont été arrêtés, déférés devant la justice, et condamnés, mais malheureusement, ils ont été libérés sans avoir purgé leur sentence, poursuit le porte-parole. Comment peut-on prétendre sécuriser les investisseurs étrangers, lorsqu’on est dans l’incapacité de sécuriser les nationaux ? »

 

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